La porte s'ouvrit dans un suintement léger et bref. Une jeune femme en blouse blanche entra dans la pièce, laissa tomber quelques feuilles négligemment sur un bureau de fer et s'assit sans précaution sur une chaise à roulette qui tourna lentement avant de redevenir immobile. Les yeux clos, l'infirmière s'étira et bailla à s'en décrocher la mâchoire, une larme même s'échappa du coin de son œil. Puis, presque instantanément, elle se débarrassa de sa blouse, de sa jupe noire plissée et de ses bas, de sa chemise et de son bijou pour ensuite aller faire couler l'eau de la douche dans la pièce voisine. Elle était très étroite, et Kanami devait rester droite comme un I au risque de faire couler de l'eau partout, ou de glisser, ou de rentrer en contact avec le mur sec et froid. Mais malgré ses contraintes, la jeune femme semblait soulagée de pouvoir enfin prendre une douche bien chaude. Quelques trente minutes plus tard, elle remit le pommeau en place, stoppa l'arrivée d'eau, leva un pied pour sortir de la douche et... Glissa, se cognant le crâne contre la porte.
Jurant comme une charretière, elle prit deux serviettes, en roulant une autour de ses cheveux et l'autre autour de sa poitrine. Revenue dans sa chambre, elle alluma distraitement la télévision et entreprit de se sécher les cheveux. Devant le miroir, elle regardait son corps constellé de cicatrice. Elle grimaça, haussa les épaules, puis se leva pour prendre un peigne mais quelque chose retint son attention. Elle se retourna, fixa l'écran de ses grands yeux émeraudes et semblait tout d'un coup inquiète. Les nouvelles étaient trop... Banales, régulières. Kanami se surprenait à vouloir des nouvelles désastreuses, ou qui concernait les combats qui faisait toujours rage un peu partout. Mais ces temps-ci, rien n'avait l'air... Grave. Exaspérée par son propre comportement elle détourna le regard de la télévision, et entreprit de se peigner les cheveux, malheureusement un peu trop vigoureusement, car une grosse touffe de ses cheveux y resta accroché.
Soupirant, elle éteignit le poste d'un coup sec et la présentatrice se tut. Seul le bruit du sèche-cheveux persistait, et la jeune coordinatrice finit de se préparer. Elle enfila un jeans noir un peu trop serrant, des bottillons de la même couleur, une chemise blanche et une veste rouge avec capuche. Elle prit son médaillon qu'elle attacha autour de son coup, fit rapidement une queue de cheval et se regarda dans la glace, sac en main. Elle jeta un dernier regard à sa montre, et s'éclipsa prendre l'air.