Commanditer une quelconque action, quelle qu’elle soit, incombait des responsabilités auxquelles il fallait répondre à un moment ou un autre. L’innocence de l’enfance était incapable de supporter ces charges tandis que l’impétuosité de la jeunesse, qui atteignait son faîte lors de l’adolescence, ne pouvait pas rendre convenablement cet office mais cette faculté à porter de telles tâches était bien l’apanage des adultes. A cheval entre l’homme d’Etat et le simple citoyen obligé de répondre aux exigences des hautes sphères, Char se sentait aussi libre qu’opprimé. Avec l’obligation de conduire jusqu’au bout ses actes, il ne pouvait décemment rien laisser au hasard sous peine de voir tous ses efforts s’effondrer comme un vulgaire château de cartes. Il s’était assuré d’avoir des bases solides et avait confiance en ses charpentiers dont il attendait la naissance d’un trône serein sur lequel tout pourrait reposer avec harmonie. Une monarchie moderne qui inspirerait les générations futures pour être un modèle de réussite et de pluralisme. En tout cas, il l’espérait de tout cœur et pas seulement pour être digne de son père mais bien pour lui et son peuple qui avait bien trop souffert.

Alors que dans son dos s’affairaient les techniciens chargés des révisions de sa machine, le blondin balada son regard pervenche sur les paysages métalliques aux résonances chaotiques. On l’attendait. Il le savait mais ne se formalisa guère de venir de satisfaire lesdits invités. L’ennui qu’il pressentait en leur compagnie acheva sa résolution de rester à attendre son pilote fraichement découvert. Lançant un regard rapide et bref du coin de l’œil, il ne distingua aucune présence digne d’être un jeune adulte en devenir. S’approchant de l’avatar humanoïde robotisé, il opta pour une petite pause, s’installant sur une plaque de fer bien triste et froide faisant office de banc, et prit une bouteille d’eau au passage histoire de se rafraichir un peu et d’oublier l’amertume et la sécheresse qui avaient élu domicile dans son corps et son esprit. C’était bien connu que l’eau purifiait le corps, quant à l’esprit, elle aurait au moins le don de le rasséréner et de tiédir les braises qui le consumaient depuis quelques heures maintenant. La démarche digne en regard de son statut, la scène suivante représentait un homme fatigué aussi bien physiquement que psychologiquement, le Newtype était lassé de se battre, il en avait marre de se déchirer pour des raisons parfois si futiles, songea-t-il. Assis, le corps abattu, ses longs membres supérieurs s’étalèrent le long d’une plaque de tôle qui servait de dossier pour soutenir son dos alors qu’il rejeta sa tête blonde en arrière, les yeux clos cherchant à se détendre, à oublier cette affreuse journée. Malheureusement les lumières qui jaillissaient du plafond dérangeaient son repos de guerrier en acte. Plaçant son avant-bras en couverture, il relâcha un soupir de frustration, il ne trouverait pas le peu de repos qu’il souhaitait ici, à son grand dam. A croire que des hommes de sa trempe ne pourraient jamais être tranquillement installés. La fraicheur appréciable en regard de celle absente de son cockpit permettait à sa sueur de perler en gouttelettes froides le long de son corps, et bien que ça pût paraitre sale, elles avaient au moins la vertu de lui faire oublier cet enfer quelques instants jusqu’à ce qu’il soit interpellé par l’individu qu’il tardait de rencontrer. Alex Gunter, avait-il dit, inconnu au bataillon pensa-t-il. Il n’avait jamais entendu parler de ce jeune homme. Etrange quoique ce soit rassurant d’un certain côté. Envoyer la génération de demain au casse-pipe n’était sûrement une politique dont Char adhérerait, bien au contraire ! Restant placide et silencieux un moment, la position toujours mal convenue, il se décida à se montrer digne du gamin qui lui faisait face. Se dégageant lentement et difficilement de sa situation, les yeux assaillis par l’intense lumière qui brillait artificiellement au-dessus de leurs têtes, il laissa échapper un gémissement à peine audible avant de poser son attention sur son vis-à-vis qu’il toisa promptement pour se faire une image précise de son frère d’armes. Cela fait, il se leva sans appui des mains avant de poster devant lui, la mine encore fermée.

"Char Aznable, général en chef de ZAFT et pilote de l’Hi-Nu Gundam et du Sinanju. Ne sois pas aussi formel avec moi, je n’apprécie pas ce genre de protocole. Nous sommes tous les deux soldats, il n’y a aucune différence entre nous ici.", dit-il le ton de la camaraderie avant de lui adresser un sourire en serrant sa poignée de main. "Alors comme ça, tu es aux commandes de cet engin. Je n’en ai jamais entendu parler en dépit des capacités qu’il recèle."

Ne lui laissant pas le temps de répondre directement, le blondin mit un pas devant l’autre à un rythme soutenu se dirigeant vers une des nombreuses sorties des hangars. Réglant prestement la question des bureaucrates, il se rendit dans les vestiaires privés que contenait l’étage supérieur de la colonie. Ne cherchant même pas à savoir si le jeune pilote le suivait – il s’attendait à ce qu’il lui emboite le pas – Char rejoignit vite la salle où il pourrait se changer. Arrivé dans une coursive étonnamment calme où ne semblait se tenir personne, Char remarqua néanmoins subrepticement une jeune femme qui avait l’air perdu mais ne s’attarda pas sur son cas. Peut-être trouverait-elle son chemin. La pièce atteinte, le blondin se débarrassa de sa combinaison qui le souillait depuis quelques heures et entra dans une cabine de douche où il laissa couler l’eau abondamment après avoir ajusté sa température. Il n’entendit pas entrer le brun à cause du fond sonore du liquide qui se fracassait sur le sol dallé mais supposa qu’il ferait de même…

HRP : J'ai changé de topic pour définitivement séparer la partie event et notre RP Désolé pour le retard, en ce moment j'ai pas trop l'inspiration, mon cerveau tourne au ralenti.