Il est bien rare de rencontrer une jeune fille comme Gabrielle. Très changeante, elle peut être d’une gentillesse à faire sourire le saint esprit le jour, et retomber dans une insensibilité à faire pâlir Satan la nuit. Ainsi, peu de jeunes filles se risquent à développer une forte amitié avec elle préférant la laisser aux soins des garçons plus enclins à la comprendre et à l’apaiser. Cela ne la touche pas le moins du monde considérant le sexe féminin comme fourbe, manipulateur, et charognard. Les hommes, malgré leurs défauts, gardent un certain sens moral que les femmes sont prêtes à oublier pour arriver à leurs fins les plus égoïstes. Cette pensée étonne ; elle-même étant une femme protégeant son sexe des moindres propos misogynes. Alors pourquoi ce dégout envers ses congénères ?

Gabrielle est de nature très franche. Le mensonge est la clé menant aux désordres, quels qu’ils soient. Malgré cela, elle essaie de trouver les mots afin de garder une certaine part d’humanité. Cet effort, qui est loin d’être naturel, lui permet juste de garder bonne conscience et de pouvoir regarder ces individus en face sans être dévisagée comme un monstre. Les monstres n’ont pas d’amis. Ils sont cependant très entourés afin que le dominant agressif apporte aux dominés un sentiment de sécurité. Ce genre de relation, Gabrielle n’en souhaite pas. Pas que l’amitié soit quelque chose de précieux au sens large du terme, mais il est agréable d’être entouré d’individu capable de se défendre seul. Ce besoin d’être entourée ne la prive cependant pas de son côté indépendant. Ce besoin de liberté est primordial pour elle, autant que celui de se sustenter. Ainsi, elle ne s’encombrera jamais d’un amant ou bien même d’un enfant ; pour le moment du moins. Pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui, c'est-à-dire une femme pleine d’ambition et de détermination, Gabrielle dut faire appel à son courage mais aussi à sa confiance en elle impossible à affaiblir. Ces choix ne sont pas tous bons. Ces choix manquent parfois de cœur. Mais elle est sûre de ceux-ci. Et si l’envie lui prenait de changer d’envie, elle n’hésiterait pas à le faire. Oui, Gabrielle est bien changeante. Mais cela n’est pas uniquement un défaut. Elle accepte de voir en face ses erreurs, de les accepter, et de changer pour les réparer. Il suffit juste qu’une personne raisonnable lui face remarquer celles-ci avec la plus grande persuasion.

Considérée souvent comme une personne sans état d’âme, sa fierté mal placée est souvent la coupable de cette impression. Aucune larme, aucune plainte, être forte jour après jour, ne pas se laisser écraser par plus fort que soit. Voila le véritable combat d’une vie, du moins, pour elle. Sa robustesse et son indomptabilité l’y aidèrent pour beaucoup. Il n’est pas bon de laisser la peur prendre le dessus. Visage placide, poings fermes prêts à en découdre, et regard froid et dur, voila ce qu’elle se doit d’être. Malgré ce besoin d’être chaque jour sur la défensive, Gabrielle est loin d’être quelqu’un d’emprunt au stress. Les activités de relaxation en sont pour beaucoup, en particulier le Yoga qu’elle aime pratiquer dans les endroits en plein air. Ainsi, malgré les tourments du quotidien, elle reste sereine et est capable de prendre sur elle. Se considérant comme dominante, elle aime prendre sous son aile des individus qui n’ont pas cette qualité d’esprit ; les enfants. Il lui sera impossible de porter la main sur eux ou de leur montrer ses côtés les plus sombres face à des êtres à l’apparence si innocente. Ainsi, c’est en leur présence, et uniquement en leur présence que Gabrielle dévoilera ce qu’il y a de plus bon en elle ; sa générosité et sa tendresse.

Malgré toutes ses qualités qui apportent à Gabrielle une respectabilité dans la société, l’être humain n’est ni tout blanc, ni tout noir, et cache en lui soit une lumière, soit un côté sombre qu’il persiste à cacher. Gabrielle est loin d’être une sainte, et sa rancune est le meilleur exemple pour le démontrer. Le pardon, la jeune femme ne le connait pas s’attardant sur des points certes futiles pour certains, mais importants pour elle. Son obstination est loin d’arranger les choses, bien au contraire ; c’est ce qui lui apporta les foudres de nombreuses personnes autour d’elle. Il ne faut compter que sur le temps pour que la colère s’apaise, et que le cœur devenu insensible par la rancune, vienne à s’ouvrir de nouveau peu à peu.
Ce fort caractère vient en cacher un autre bien plus vulnérable et sensible qu’il n’y parait ce qui donne en la personne de Gabrielle une certaine part de mystère. Détruire cette coquille aura la même incidence que d’ouvrir la boite de Pandore. Ainsi, la peur, la tristesse, la haine, et tous les maux de la Terre s’abattraient sur elle pour ne laisser qu’une loque humaine devenue totalement inutile.

Il est fort étonnant pour cette jeune fille de faire partie du groupe reconnu comme étant l’ennemi numéro un par le monde entier. Néanmoins, il ne faut pas oublier un détail : Gabrielle est très rancunière. Elle veut voir. Elle veut observer de ses propres yeux la réaction du monde face à ce nouveau fléau. Non pas qu’elle souhaite la fin de l’espèce humaine, bien au contraire. Elle veut contempler les réactions de chacun afin de repousser ce nouveau virus qui repend la misère et la tristesse ; tel un spectacle.

Le physique de Gabrielle est loin d’être particulier et pourrait se résumer en quelques lignes. Cheveux longs noirs aux reflets violets, peau claire, yeux bleus turquoise, et une taille rentrant dans la moyenne. Ainsi, voila la façon dont pourrait se résumer son apparence. Néanmoins, la description d’une personne, s’il est vraiment question de la reconnaitre, est loin d’être suffisante. Il faut s’attarder sur son comportement en société, sur sa manière de marcher, de s’habiller, sa compétence physique, et ses particularités. Gabrielle a toujours considéré l’image comme importante, non pas par les habits que l’on porte, mais par la façon de se comporter et de se dévoiler aux yeux de tous. La manière de se mouvoir est l’une des premières choses que les passants observent. Et si l’un d’eux à l’œil, il sera différencier celui qui redoute la foule à celui qui aime cheminer autour d’elle. Gabrielle garde la tête haute n’abaissant le regard dans aucune situation. Ses pas révèlent sa confiance en elle sans qu’il soit nécessaire à la jeune femme d’en faire trop. Ainsi, dès le premier regard, il est possible de discerner une part de sa personnalité.

En plus d’avoir confiance en elle, Gabrielle s’aime et s’assume. Ainsi, malgré les quelques défauts présent en chaque femme, la demoiselle n’hésite pas à s’habiller de façon à les dévoiler. Néanmoins, il sera très rare de la voir vêtue de robes et de chaussures à talon préférant les mini shorts et les bottes capables de suivre la distance. Les bijoux, très peu pour elle ; de même pour le maquillage. Gabrielle aime rester simple même si la coquetterie n’est pas totalement bannie de son langage lors d’évènements importants. Son comportement n’est pas différent des autres citoyens. Parfois un sourire, ou bien une tête sans expression particulière, des sautes d’humeur, des achats farfelues, Gabrielle se comporte comme une véritable citoyenne et est loin de paraitre « bizarre » malgré son caractère changeant.

Depuis un évènement marquant pour elle, Gabrielle s’emploie à pratiquer des arts capables de la protéger des aléas de la vie. L’attaque est la meilleure des défenses. Et pour pouvoir satisfaire ce proverbe, il est important de maitriser tout ce qu’il est possible d’assimiler. Ainsi, depuis ses douze ans, Gabrielle s’entraine quotidiennement. Ainsi, la peur des autres n’a plus lieu d’être, et les colères sont rapidement apaisées par la fatigue du corps. Voila le secret de la jeune femme.

Ainsi, malgré les idées toutes faites, Gabrielle est capable de donner du fils à retordre aux coordinateurs et aux hommes. En effet, les soldats étant entrainés à la fois aux sports de combat et aux pilotages des Mobiles Suit, il est évident que Gabrielle, n’ayant été entrainée qu’aux combats depuis toute petite aura un avantage en la matière. Pourquoi avoir choisi ce moyen de tuer ? Les Mobiles Suit pour elle ne sont que des armes de lâches où seule la machine de l’ennemi, explosée, nous permet de confirmer sa mort. On ne regarde pas droit dans les yeux la vie que l’on va achever. On n’a plus conscience de ce que l’on provoque. Les Mobiles Suit ne sont que des armes de destruction après tout.

Le couloir de l’orphelinat me parait, encore aujourd’hui, bien lugubre. Très froid, il me laissait imaginer de nombreuses choses qui aujourd’hui me rend impassible. C’était un mardi. Alors que mes parents venaient de mourir lors d’un accident de voiture, voila que la famille alentour n’avait pas jugé bon de s’occuper d’une gamine de 4 ans. Pas assez d’argent, pas assez de temps, pas assez d’amour à donner, les regrets étaient nombreux et justifiés afin de leur donner à tous une excuse capable d’apaiser leur conscience. Ainsi, je me retrouvai seule avec, à la main, une peluche à l’allure pitoyable, tout comme moi. Les yeux rouges et cernés, je n’avais pas réussi à somnoler depuis quelques jours, et les seuls moments où j’arrivai à fermer l’œil, j’urinai sur le lit d’hôpital, rendant ainsi mécontents les personnes chargées de l’entretien. La directrice de l’orphelinat m’accueillit avec beaucoup de tendresse. Dès le premier regard, je compris qu’elle serait une personne douce, aimante, mais incapable de défendre qui que ce soit. Les bonnes personnes se font généralement écraser ; c’est bien connu. On me trouva une chambre. Bien évidemment, je devais la partager avec deux autres petites filles. Ayant le même âge, je n’eus pas de problèmes pour m’intégrer. Du moins, c’est ce que je croyais. Je n’ai jamais réussi à trouver ma place dans cette large famille. Je n’étais ni trop fragile, ni trop forte. J’étais moyenne à l’école et j’aimai autant lire que chahuter avec mes camarades. Je me sentais vide, sans personnalité.

Les années passèrent. Je grandis. Mon petit problème s’était envolé depuis quelques temps déjà, et je pouvais m’endormir sans rêver de ce sinistre jour. Tout aurait pu continuer ainsi. Malgré le manque d’attention, s’expliquant par le nombre d’enfants dans l’établissement, j’avais réussi à garder un imaginaire qui me permettait de m’éloigner de tout cela. Petite fille, cela ne dérangeait personne. Mais plus les années passaient, et plus mon comportement embêtait, agaçait, contrariait. Ainsi, à 10 ans, il était honteux pour un enfant de rêver encore aux contes de fée. Malgré ma rancune tenace, je ne leur en tins pas rigueur. Le climat était pesant. Les coordinateurs et les naturels commençaient à se déchirer créant ainsi une tension palpable au sein de l’orphelinat. Les naturels s’amusaient à mettre de côté les quelques coordinateurs qui occupaient l’établissement. Néanmoins, ils ne se laissèrent pas faire et leur colère se reporta sur les enfants différents des autres. Bien évidemment, j’étais l’un d’eux. Persécutée, je connus l’humiliation d’un seul et unique enfant plus grand que moi de deux têtes. Fier de me rabaisser quotidiennement, mon démon intérieur commença à naitre. Qu’importe que l’enfant soit doux, patient, et sympathique, rien n’empêche le démon de s’emparer de son cœur. Jour après jour, mon imagination me montrait des scènes de sa mort de plus en plus violentes. Mon sang bouillonnait à chaque regard. À mes 12 ans, je désirai déjà tuer. J’eus, par chance, le plaisir de rencontrer, lors de mes fugues constantes de l’établissement, un ancien soldat. Peu apprécié par sa façon de parler considérée comme vulgaire, je devins sa seule « amie ».
Son expérience, lors de la première guerre, me fut bénéfique. Ainsi, j’appris à me défendre. Il ne fut pas tendre avec moi et n’eus pas de pitié. Chaque jour, j’appréciais apprendre à ses côtés. La seconde guerre approchait. Qui se souciait d’une gamine qui fuguait le matin pour rentrer en début de soirée ? Non, la pensée était aux futurs combats. Ne désirant plus s’engager de nouveau, j’eus le droit aux cours de mon professeur même en période de guerre. Je devenais de plus en plus forte, sûre de moi, et j’apprenais à m’aimer. Alors que les recrues s’entrainer aux maniements des Mobiles Suits, je m’évertuais à vouloir devenir la meilleure aux combats d'armes à feu et d'armes blanches. Il fallait bien combler ce manque d’expérience par un perfectionnement. Étant en basse campagne, je n’eus jamais à craindre les combats. J’en étais même totalement indifférente. Les coordinateurs, tout comme les naturels ne m’avaient jamais offensée. A quoi bon haïr pour haïr ?

Le second traité de paix fut signé. Âgée de 15 ans, je décidai de quitter pour de bon l’orphelinat, laissant derrière moi une sanction bien méritée à mon bourreau. Bien entendu, je m’installai avec mon professeur pour lui apporter mon aide et continuer ma formation. Malgré la misère dans laquelle nous vivions, je m’ouvris sur le monde. Cela ne me fut pas bénéfique. Je n’étais pas préparée à voir ce que je m’étais toujours interdit de contempler. Alors que mon professeur se plaisait à me démontrer que l’Homme était bon, je ne pouvais m’empêcher de penser le contraire. Non, il ne l’était pas. Continuant à détruire des vies par leurs actes égoïstes, les Hommes me dégoutaient chaque jour de plus en plus. Mon démon refit surface n’attendant qu’une occasion pour se montrer. Elle se présenta. Requiem allait me permettre d’arriver à mes fins. Je restai sur Terre et ne participa à aucune des missions. J’entrepris même de continuer mes études. Ainsi, je restais la jeune fille sans histoire, intégrée et insoupçonnable. Requiem pouvait me demander à tout moment n’importe quoi ; que ce soit vendre mon corps, faire du charme aux valeureux soldats ou même détruire des vies. J’obéirai aveuglement. Néanmoins, malgré les efforts que je m’apprête à fournir, je ne désire pas l’annihilation de l’être humain, j’espère, au contraire, leur faire comprendre la valeur de la vie. Les êtres humains arriveront à vaincre Requiem, j’en suis convaincue. Néanmoins, je veux voir de près ce qu’ils sont capables de faire pour nous détruire. Humain, montrez moi de quoi vous êtes capables pour contrecarrer nos plans !