Quelle étouffante chaleur… Assis à une table avec une nonchalance singulière, un verre à la main, l’éminent personnage sirotait négligemment l’alcool ambré bien trop perdu dans ses pensées et sa contemplation. Il était situé à quelques pas de la sortie de ce bar villageois, bien à l’abri des rayons trop cléments de l’astre diurne. Un regard presque impavide lancé au travers de la sortie imprimait les images de mille flammes qui parsemaient chaque parcelle de cette bourgade du Maghreb. Le soleil tapait fort sur cette région située à la frontière du désert saharien mais elle ne se départait guère de ce charme pittoresque. Elle respirait une telle simplicité et une telle sérénité comme si rien ne s’était jamais passé, comme si elle sauvegardait instinctivement son intégrité. Cet endroit ne manquait point de charme… Ressassant ses souvenirs et maudissant ses échecs, le blondin broyait quelque peu du noir. Il avait été impuissant face à Requiem, sa révolution n’avait emporté tous les suffrages et par-dessus tout il ne se sentait plus à la hauteur. Faire honneur à son nom et sa famille lui pesait bien trop sur les épaules dernièrement. Il songeait à ne plus jamais être capable de redresser la barre mais il était pourtant là… Il ne pouvait désormais que réparer les erreurs qu’il faisait siennes. Un homme savait reconnaitre ses erreurs et se devait d’y remédier s’il en était capable ne serait-ce que par fierté. Avalant une nouvelle gorgée du breuvage régional, il se rappelait de ses débuts. Notamment sa participation à la bataille du canal de Suez où s’était fait connaître Andrew Waltfeld. A l’époque il n’était encore qu’un bleu qui accomplissait ses classes comme un grand garçon bien qu’il ne manquât pas de talents. Cette époque lui paraissait si lointaine… Il se sentait vieux, abattu… Habillé de l’habituel Red Coat – il n’avait jamais apprécié l’uniforme des généraux de ZAFT – il laissa les formalités vestimentaires de côté. Il avait besoin d’air et ses soldats également. Dépêché par le quartier général de Gibraltar, sous l’impulsion de la Communauté africaine qui demandait à ce que ZAFT porte assistance aux civils en zone désertique, le blondin avait sauté sur l’occasion pour expier sa faute et patientait depuis attendant la fin des préparatifs. Requiem avait fait plus de victimes que toutes les guerres réunies. A cette simple réflexion, il avait compris combien il avait sous-estimé cette organisation. C’était une guerre ni plus ni moins ! Tiré de cette introspection habituelle chez le blond par le commandant qui lui avait été affilié, rompant ainsi la quiétude aux sonorités folkloriques, Char avala d’une traite le reste de son verre avant d’entendre ce qu’il avait à dire.

-"Général Aznable, toutes les dispositions préalables ont été effectuées. Nous pouvons partir dès que vous l’aurez décidé.", dit-il un soupçon malaise dans la voix qu’il s’était apprêté.

-"Bien. Je vous remercie commandant Abbas. Nous pouvons donc partir. Vos chers frères en ont bien besoin."

Un sourire sincère vint se glisser sur son visage et le transfigurait assurément alors qu’il se renfrognait quelques minutes plus tôt. Le commandant le précéda hâtivement pour lui préparer son véhicule. Char ne tarda pas à se lever, déposant un généreux pourboire dans le cendrier inutilisé, avant d’emboiter tardivement le pas à son collègue. Replaçant sa paire de lunettes de soleil – son irréductible habitude quand il venait sur Terre et qu’il sortait – il retrouva comme prévu une jeep qui n’attendait plus que lui. Au loin un vaste convoi s’était mis en marche pour rejoindre les zones sinistrées. Deux mois après la catastrophe, il restait encore du travail malgré la force des peuplades africaines. Et dire que la Reine des PLANT assistait en ce moment à la cérémonie de mariage. Schneizel était fourbe mais rusé. Il lui concédait cette audace qu’il n’aurait su opérer bien qu’il lui fût arrivé aussi d’employer pour ses propres intérêts les sentiments de femmes séduites. S’écoulèrent alors deux heures où le convoi serpentait à travers les étendues sableuses du Sahara comme s’il s’égarait. L’aridité des lieux et leurs vents chauds faisaient valser la chevelure d’or du pilote émérite de ZAFT. Tout se passait sans la moindre anicroche sous la bénédiction du glorieux char d’Apollon qui arpentait la voûte dans sa grâce éternelle. Tout du moins jusqu’à ce qu’il soit arrivé à proximité d’un village nomade. Une étrange sensation vint le titiller. N’était-ce pas un Newtype qu’il venait de sentir ? Pivotant sa tête de ses trois quarts, il chercha en vain une présence nichée quelque part plus loin dans l’océan d’or. Rien… Il préféra garder cette information en mémoire et se plaignait de ne pas avoir sa machine à disposition pour balayer le secteur.

-"Vous avez un problème, Général ?", demanda soucieux le commandant Abbas.

-"Une sensation bizarre que j’ai déjà connue. Dites-moi, y a-t-il un village voisin au nord-est ?"

-"Aucun, mon Général ! En tout cas rien n’est mentionné sur nos cartes. Voulez-vous envoyer une patrouille vérifier le secteur ?"

-"Je vois… Envoyez deux unités en repérage et qu’ils fassent un rapport toutes les trente minutes.", répondit-il circonspect. "La Communauté africaine est un allié de choix, il faut leur montrer qu’on veille à leur sécurité."

Le véhicule arriva finalement à destination apportant une joie salutaire. Plusieurs nomades vinrent éteindre des soldats et du personnel médical. Ils vivaient dans une précarité plus gourmande chaque jour. La venue de ZAFT était une providence et ce statut plaisait au blondin bien qu’il fût encore fort perturbé par cette impression. Il prit d’ailleurs la position de garde à l’entrée villageoise scrutant l’horizon au cas où une surprise viendrait déranger la mission humanitaire dont il était le garant.

[Pas grave ^^ J'espère que ça te suffira par contre ><]

Sous un soleil extrêmement puissant, brûlant la moindre peau s'y exposant trop longtemps, Sanji avait parcouru beaucoup de kilomètres pendant ces trois derniers jours afin de trouver du secours, ou la moindre aide qui pourrais l'extirper de ce piège de sable.
Il ne trouva rien nulle part, juste le sable à perte de vue, quelques squelettes d'animaux morts de soif ou de faim et des bouts de ferraille provenant de son MS qui avait été détruit. Après avoir randonné dans le sable pendant de nombreuses heures, il perdit espoir et revint sur ses pas afin de rejoindre le petit village nomade, à l'abri des conflits.

* Je finirai bien par m'habituer à eux... *

Après plusieurs semaines de recherche, il finit par perdre espoir, comme le ferait beaucoup d'hommes.
En entrant au village, il se rafraîchit avec l'eau trouble du puits s'y trouvant et mangea les quelques graines et bouts de viande que lui avaient laissés ses nouveaux compagnons. Après avoir mangé sa petite ration, il entra dans sa tente en peau de chameau et s'allongea lourdement sur son sac de couchage et s'assoupit de fatigue et d'épuisement.

Hors de la tente, la petite population du village se mit à s'embrouiller eux mêmes, à courir dans tous les sens possibles.
Des visiteurs, blancs de peau (quoi qu'un peu rougies à cause du soleil pour certains) étaient venus, à vue d'oeil en paix.

Ces hommes avaient pris position à l'entrée du village, et attendaient sans doute que le chef du village vienne discuter avec eux.
Une fillette entra dans la tente du rescapé et le réveilla en essayant d'expliquer la situation à sa manière à Sanji, qui venait de se réveiller et ne comprenait strictement rien de ce qu'elle racontait. Il finit par comprendre que la gamine lui demandait de sortir pour venir pour quelque chose.
Il se leva, et s'habilla d'une espèce de grande robe couvrant la totalité du corps excepté les mains et les pieds ainsi que la tête, qui elle, était enroulée d'un espèce de voile de la même couleur et matière que la robe... Soit une sorte de fibre de lin épaisse protégeant du soleil, et de couleur marron clair.

Il sortit la tête doucement de la tente afin de ne pas être aveuglé par le soleil et vit plusieures silhouettes à l'entrée du petit village... Il sortit et s'approcha prudemment afin de voir ce qu'il s'y passait.

Ses yeux s'habituèrent doucement à la forte lumière et vit, au bout de quelques minutes que ces hommes étaient en uniforme de ZAFT. Étais-ce un rêve, ou sont ils réellement venus le sauver...?

Sanji s'approcha encore plus des soldats, et vit un homme, un grand blond avec des lunettes de soleil se tenant droit au centre, un peu plus avancé que les autres.
Il s'approcha de plus en plus près, en se découvrant le visage, brûlé par le soleil.
L'autre homme, qu'il supposait être le commandant de la section, ne bougait pas alors que Sanji, était juste en face de lui.

- Vous... Vous m'avez enfin retrouvé... Je sais pas depuis combien de temps je suis là... Ni quel jour on est...

Une larme coula de son oeil, mais avant d'atteindre les lèvres, elle s'évapora.

Devant l’affabilité peinte sur ces visages, un sentiment de bien-être s’était emparé des troupes. Ils avaient tant attendu leur venue et ils demeuraient présents à cet instant. Une brise saharienne balayait l’étendue sableuse depuis quelques minutes, sèche mais fraiche. Le village grondait d’agitation, une véritable fourmilière qu’on aurait bottée. Coulant un regard sur l’assemblée réunie devant lui, Char esquissa un fin sourire à la vue de cette joie qui habitait les faciès des nomades. En fin de compte peut-être, l’espérait-il et pourvu qu’il fût possible, il pourrait racheter ses fautes. Désuni de la formation en « U » de son unité, il trônait en son centre en attendant la venue du chef du village. Il ne tarda pas à se présenter. D’apparence âgé, la cinquantaine au moins, les rides trompaient sa vieillesse au diapason de ses fossettes creusées et de ses cheveux blancs et grisonnants ; il avait le teint basané et portait l’habillement habituel et traditionnel de tribus nomades. Char s’approcha humblement de sa personne avant de prononcer le salut arabe, le célèbre « Salam Alaykoum », portant sa main pour une poignée ferme. Le chef laissa pendre un bref regard prudent et légèrement étonné mais ne tarda pas à serrer chaleureusement la main tendue des siennes, étirant un grand sourire en terminant par un « Alaykoum Salam ». Outre le salut que représentait cette expression, elle était également un engagement riche et fertile de paix. D’un signe de main, le blondin appela son commandant qui s’exécuta sans mot dire.

-"Nous sommes venus vous apporter l’aide dont vous aviez besoin. Voici le commandant Abbas, il sera chargé de vous porter assistance quand je serai parti. N’hésitez pas à requérir son aide si le besoin s’en fait sentir." Un bref silence avant de reporter la parole sur Abbas. "Qu’on décharge le convoi avant le tomber de la nuit."

S’excentrant de la place, il crut à tort qu’il serait tranquille pour effectuer son travail. Songeur et toujours préoccupé par la sensation qu’il avait éprouvée plus tôt, Casval ne remarqua immédiatement l’homme emmitouflé. Etait-ce réellement un Newtype qu’il avait cru sentir à proximité du village ? Qu’est-ce que ça changeait au final ? Un Newtype n’était pas une menace alors il n’y avait aucun souci à se faire. Du moins il fallait l’espérer. Il s’extirpa de ses pensées lorsque l’homme daigna enfin libérer quelques paroles sans queue ni tête. A l’entendre parler, on aurait cru qu’il se disait soldat de ZAFT… Une vérification suffirait à en avoir la confirmation. Il ne manqua pas de sortir l’appareil d’identification pour y chercher l’individu grâce à la reconnaissance faciale. Quelques secondes s’écoulèrent pour voir apparaitre un nom : Sanji Aeon. C’était donc bien un soldat de ZAFT. Que faisait-il ici ? Il lui serait utile pour dénicher le potentiel Newtype caché s’il y en avait bien un…

-"Nous sommes le lundi 16 juin de l’ère cosmique 76. Sanji Aeon n’est-ce pas ? Vous allez m’aider mais expliquez-moi d’abord ce que vous faites ici."


L’astre diurne s’était fait quasiment dévorer par les ténèbres grandissantes de la nuit apportant avec elles le froid désertique relativement rude. Le village s’égayait aux rythmes des feux de camp qui caressaient les lieux de leurs charmantes couleurs et prenait les allures d’une fête nocturne. Festin, chants folkloriques et rires nuançaient joyeusement l’ambiance du moment. Une célébration d’être en vie. Char en était revenu à Sanji pour lui demander son aide, il était temps de lui en parler.

-"Sur base de tes connaissances de la population villageoise, je voudrais que tu fasses une rapide reconnaissance et me dire si tu vois quelqu’un que tu ne connais pas en faisant abstraction des soldats et du personnel médical et technique. J’ai l’impression qu’un inconnu s’est invité, je le sens… Je compte sur toi !"

Cette impression ne l’avait pas quitté de la journée, encore plus en cette nuit claire. Seule la lune, la dame d’argent, poignait sur la toile nocturne de la voûte céleste rayonnant d’aménité. Le blondin se laissa guider à travers les quelques venelles éphémères du village en espérant trouver la source de cette perturbation. Tout le monde semblait à sa place quoiqu’il existât quelques personnes détonant avec l’ambiance générale. Etrangement ou heureusement, il posa le regard sur la personne qu’il croyait être la bonne. Feignant l’approche naturel, se faisant force de vider son esprit, il aborda simplement la femme qu’il devinait de dos.

-"Que fait-on à l’écart de la fête ?"

Une entrée en matière bien laconique, Char au naturel, première leçon.

HRP : Sanji, tu peux expliquer comme le demande Char. J'ai fait une ellipse temporelle pour avancer dans le RP
Sinon j'espère que ça vous suffira pour écrire une réponse ^^.

Le dirigeant de la troupe avait l'air attentif aux gestes que faisait Sanji. Il avait également l'air de se soucier des évènements qui avaient frappés le soldat-cuistot. (nouveau terme made in Seb' >.>)

- C'était durant l'Opération Mirage... J'avais été appelé pour y participer, et j'ai bien évidemment obéi aux ordres. Durant la lutte, j'avais reçu un tir en plein dans mes réacteurs dès les premières minutes ce qui m'obligea à partir en retraite. Un vaisseau de secours m'avait été envoyé, et m'escortait jusqu'à la Terre... Mais au moment d'entrer dans l'atmosphère, l'escorte s'est faite abattre par un vaisseau ennemi qui, certainement, nous avait suivi.
Mon MS est parti en fumée et je me suis réveillé dans ce village. [...]

Sanji continuait d'expliquer ce qu'il s'était passé alors que le soleil se couchait peu à peu.
Les soldats, villageois, Char et Sanji se préparaient doucement pour la célébration.




Alors que les brasiers avaient étés allumés et que le festin soit distribué, Char prit Sanji à part pour lui donner un ordre. Bien évidemment il devait obéir, étant donné qu'un supérieur lui a demandé. Hé oui, il devait se ré-habituer à la vue de petit soldat.
En effet, il lui avait demandé de scruter les environs à la recherche d'une personne qui n'était pas du village, ni de ZAFT. Y aurait-il un terroriste dans le coin ? Une personne recherchée ? Mercenaire peut-être...?
Enfin soit. Sanji avait effectivement aperçu une autre personne de peau blanche, habillée de la même manière que les indigènes lorsqu'il s'était avancé vers les militaires. Sur le coup, il n'y avait pas fait attention. Il partit à la recherche de cette personne, une femme s'il avait bien vu. Le commandant avait l'air de chercher de son côté également.

Après avoir cherché durant plusieures minutes, Sanji avança vers Char afin de lui dire qu'il n'a pas su retrouver la personne qu'il recherchait. Mais lorsqu'il l'aperçut, il le vit avec cette inconnue justement. Afin de ne pas paraître suspect, il demanda à un soldat de ZAFT une cigarette bien méritée après ces dures semaines de labeur. Il l'alluma à l'aide d'un bout de bois, pris dans le brasier. Sanji avait oublié de demander du feu après de la personne...
Il inspira une petite bouffée, et la savoura comme un enfant avec une glace. Puis il se mit un petit peu à l'écart des deux autres, tout en les surveillant. Il s'était mis juste à côté d'une tente. Il s'appuya alors doucement contre l'un des piquets de celle-ci et fuma sa cigarette tranquillement. Sanji était prêt à intervenir en cas de besoin.

Le désert était à présent recouvert de cet épais voile d'ombre, qui le rendait désormais bien moins étincelant mais toujours aussi beau. La nuit était tombée, mais le village rayonnait toujours, bien éveillé. Personne ne s'était réellement aperçu de sa présence, ce qui l'arrangeait après tout. Les villageois ne s'en souciaient pas vraiment, avec l'arrivée de ZAFT, tandis que ces soldats ne voyaient probablement rien de suspect à ce que cette femme aux cheveux de feu et aux nombreux tatouages fasse partie de ce village nomade. C'était à son avantage, et elle était restée là en conséquence. Elle n'avait pas de raison urgente de partir, elle avait donc décidé de rester un peu, oubliant presque la raison de sa venue. Faisant la connaissance de quelque personne, bien sympathique d'ailleurs, elle s'était étonnée à être aussi sociale... Bref. Désormais elle était là, devant un feu crépitant, cape sur les épaules. Perdue dans ses pensées, elle commençait à réaliser ce qu'elle avait réellement fait durant cette journée... Rien, justement. D'ailleurs, elle se serait bien vue repartir, mais le froid glacial qu'il faisait loin des feux lui passait l'envie de rejoindre sa machine. Cependant, elle recommençait seulement à s'inquiéter pour Kyle. Elle n'était plus au courant de ce qu'il se passait au mariage. Cette pensée lui suffit. Elle recula de quelque pas, s'éloignant peu à peu de l'ambiance festive qu'elle appréciait, étonnement. Elle s'arrêta cependant, regardant de quel côté elle devait repartir, et de comment le faire le plus discrètement possible... Ce fut l'arrêt de trop, visiblement.

-"Que fait-on à l’écart de la fête ?"

Sans s'en rendre vraiment compte, elle se retourna, regardant l'homme qui l'abordait avec des yeux noirs. Rectifiant son erreur dans la seconde qui suivait, elle afficha un léger sourire, chaleureux et bienveillant. Tremblant désormais à cause du froid, la jeune femme essaya de se rappeler qui était cet homme avant de lui répondre. Il était là, tout à l'heure. Un homme de ZAFT. Mais il y avait autre chose qu'elle n'arrivait pas à décrire. Elle avait eu cette désagréable sensation toute la journée, mais cela ne voulait pas dire que c'était lui, le Newtype. Qui plus est ce n'était plus le moment d'y penser, et elle avait bien compris que, de toute manière, ce n'était surement pas un danger. Pas pour les autres, en tout les cas.

"En général, ne dit-on pas "Bonsoir" en s'adressant à quelqu'un ?" Dit-elle froidement, avant de reprendre un ton plus chaleureux, celui qu'elle avait maintenu toute la journée. "A vrai dire je voulais m'éloigner un moment. Toute cette agitation, ce n'est pas vraiment mon genre."

Elle avait oublier de se soucier du fait qu'elle n'était qu'une intruse ici. Mais après tout, que pouvait-on réellement lui reprocher ? Personne ne pouvait l'obliger à raconter quoi que ce soit. Elle commençait à se laisser aller, ce qui était, en quelque sorte, assez étrange pour elle.

[Vraiment désolée pour l'attente, ca ne se reproduira plus. ><]

Fidèle à lui-même, Char n’en demeura que peu loquace pour entamer la conversation. Froid et calculateur, il ne lançait là qu’une amorce pour jauger la personne avec qui il s’apprêtait à discuter. Il aimait à entrevoir dès le départ la personnalité d’autrui si bien que cette habitude prenait l’apparence d’un mécanisme de défense quoiqu’il n’en eût réellement besoin. De même il profitait du temps qui séparait une réponse afin de lire les réactions qui composaient avec les traits du visage. Une technique bien rôdée avec le temps et l’expérience. Elle s’était imposée comme une arme pour le blondin et il était difficile de s’en dépêtrer une fois pris dans l’engrenage. Il patienta sagement alors que la réponse tardait à venir. Cependant la réaction immédiate de la donzelle ne manquait pas de singularité. Une hostilité presque naturelle avait traversé ses prunelles à peine l’avait-il accostée. Un malicieux sourire à demi-pincé s’esquissa sur ses lèvres alors qu’il étrécissait son regard qui s’était habillé d’un éclat railleur. Cette attitude était une preuve à elle seule que cette femme n’avait rien à faire là. Il ne fallut pas attendre plus longtemps pour que son idée se conforte dans son esprit. Cédant un instant le pas au temps, le froid saharien commençait progressivement à l’étreindre à l’écart du foyer villageois, il coula ses mains dans les poches de son pantalon dans l’espoir de les réchauffer un minimum avant de réponse à la demoiselle. Elle avait décidé de montrer les dents, il était temps de faire tomber la couverture fugace.

-"Oh ! Excusez mes manières si j’ai pu vous paraitre impoli mais je ne réponds qu’à votre permission indélicate de vous être invitée. Vous comprendrez qu’il n’y a pas de manière à avoir avec une malotrue." Il laissa un silence pénible s’imposer avant de reprendre. "Et où comptiez-vous aller dans cette direction ? Il n’y a aucun véhicule pour quitter ce village à moins que…"

De but en blanc, il avait lancé une attaque acerbe et directe qui avait le droit de mettre à plat tout jeu inutile. Char n’était pas homme à se faire duper par les faux semblants d’une femme et il aimait peu jouer l’acteur si la réciproque n’était pas de qualité. A vrai dire il n’y trouvait rien de grisant dans pareille situation, ça en aurait été ennuyant. Il préférait de loin entrer rapidement dans le vif du sujet au lieu de se perdre en digressions mal convenues. Qu’est-ce cette femme cherchait dans ce désert ? La délaissant du regard pour embrasser les parvis célestes constellés en cette nuit, il libéra un léger soupir las. Par derrière, ses mains jouaient une valse particulière de gestes destinés à son allié. Il était temps pour Sanji d’entrer en scène, pourvu qu’il fût armé, dans le but de ramener gentiment – c’était encore à elle de décider de la tournure des événements – l’invitée surprise. Le regard toujours rivé vers le manteau nocturne du ciel, le blondin renchérit avec une dernière phrase avant que la demoiselle ne soit mise en demeure de les suivre.

-"Dis-moi. Etait-ce toi que j’ai ressentie dans la journée en plein milieu du désert ?"

La spontanéité calculée, Char au naturel, deuxième leçon.

HS : Désolé.

En scrutant d'un oeil les deux personnes, Sanji remarqua que son supérieur lui faisait des signes avec ses mains, demandant au cuisinier d'intervenir. Pour se faire, il partit rapidement dans sa tente, en laissant tomber au sol une pièce de viande qu'il venait d'entamer. Dans cet habitation plutôt exotique, il y avait son costume de pilote qu'il avait abandonné après avoir été secouru. Et dans celle-ci, au niveau de la jambe, il prit un petit pistolet assez particulier. Cet objet ressemblait à un magnum façon western avec une crosse en bois de chêne massif sur laquelle il y avait une photo scotchée représentant une fille aux cheveux bleus qui dormait.

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Flash-back (not in RP)
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Hangars du Minerva :

C'était pendant une nuit froide... Sanji n'arrivait pas à dormir. Alors que les heures passèrent, il ne faisait que se tourner et retourner dans son lit en pensant à de nombreuses choses. Le lendemain, il devait aller sur le champ de bataille. Alors qu'il était en train de penser à ses amis, il n'arrivait pas à se souvenir de la couleur des yeux de Kyoko... Il avait été avec pendant de nombreuses heures, mais il ne l'avais jamais vraiment regardé droit dans les yeux. C'est alors qu'il eut une idée, vers deux heures du matin...
Sanji entra dans de nombreuses cabines, un peu comme un voleur, afin de chercher après un appareil photo. Il finit par en trouver un qui imprimait les photos directement... Il appartenait à l'un des bleus qui venaient d'arriver, alors ils ne se douteraient certainement de rien...

Puis il se dirigea vers la cabine de Kyoko... Arrivé devant, il enleva ses chaussures, se mit sur la pointe des pieds et entra en toute discrétion... Par chance, la demoiselle dormait en bas, et non pas dans le lit du haut... Il sortit alors l'appareil, visa la jeune ville endormie, et un énorme flash apparût. Sanji avait oublié ce détail... Alors avant que la fille ne se réveille, il prit ses jambes à son cou et fonça dans sa cabine en oubliant ses chaussures devant celle de Kyoko.

Une fois de retour dans sa cabine à nouveau, il découpa la photographie et chercha un endroit où il pourrait la coller... Si possible, sur quelque chose qu'il porte quasiment toujours avec lui. Sanji pensa alors au pistolet que lui avait offert son père, ce serais un endroit parfait.

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Fin Flash-Back
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Après avoir récupéré son arme personnelle, qui était passé de père en fils depuis de nombreuses générations, Sanji se faufila à travers les tentes du petit village afin de passer derrière l'inconnue. Il passa alors devant le buffet, où il prit une nouvelle pièce de viande de chameau savoureuse. Une fois derrière cette femme, il pointa son arme au niveau du coeur de cette dernière, dans son dos sans même prendre le temps d'avaler...

- Attenchion à che que fous faites...

Pendant qu'il avait l'arme braquée, il mangea sa viande avec l'autre main et attendait les instructions de son supérieur, ou les réactions de l'inconnue.

Pas peu fier de sa prise, le blondin jubilait intérieurement d’une nouvelle victoire de son esprit. Les derniers événements avaient terni sa réputation de soldat d’élite, la célèbre Comète Rouge s’était éteinte silencieusement dans l’atmosphère chargée d’erreurs humaines et d’opprobres personnels. L’honneur de sa famille avait été bafoué par l’impétuosité qu’il n’arrivait toujours pas à réfréner et sa restitution s’avérait pour le moins pénible. Certes ce succès n’avait pas la vertu de tout réparer mais il avait au moins le don de redorer le blason d’une estime en constante perdition. Revenant sur la silhouette féminine qui lui faisait face, le Coordinateur n’avait plus quitté son sourire sibyllin oscillant entre une placidité, toute de sagesse vêtue au faîte même de la sérénité, et une complaisance manifeste d’une euphorie de vainqueur. Son regard se faisait plus insistant, comme s’il voulait l’avaler toute entière par la seule volonté de ses éclairs métalliques, vrillant au possible les prunelles de flammes plus ardentes à chaque seconde qu’ils passaient sous la lourdeur de l’instant. En fin de compte cette rencontre nocturne se faisait plus grisante avec le temps qu’ils partageaient – quoiqu’elle ne fût pas vraiment encline au partage dans la position de la bête traquée et c’en était que compréhensible – et Char se voyait bien joueur à vouloir poursuivre cette joute ô combien inutile mais pourtant si plaisante à ses yeux. Rétif et vicieux, le général aimait à savourer la tension grandissante qui couvait au sein de la demoiselle. Il se plaisait à l’écorcer progressivement, quand bien même cela lui prenait du temps, avec le dessein coutumier de faire naitre toujours plus d’émotions qui façonnaient l’Homme en une l’être le plus contradictoire avec la vie. Subitement compréhensif en lisant l’angoisse mêlée à la raideur, il n’en fallut pas plus pour qu’il décide à l’avance du terme que prendrait cette entrevue fortuite.

*Il serait de bon ton d’oublier cette violence insidieuse qui t’habite, elle n’a pas lieu d’être.*

Sans prendre gare, il s’était surpris à rassurer cette rôdeuse. Il ne lui voulait aucun mal, simplement quelques réponses sur sa personne. D’un signe de main, il enjoignit discrètement Sanji de baisser son arme encore que, dans son état, il ne faisait point sérieux. L’image rigide qui faisait la respectabilité du soldat armé ne collait assurément pas à celle du jeune blond encore occupé à mâchouiller ce qu’il avait dans le bec. Itérant une nouvelle fois son geste pour s’assurer de sa bonne compréhension – sa venue ne le dérangeait pas -, le blondin passa dans la poche intérieure de son veston pour y palper l’engin en métal froid ; il n’était pas à l’abri d’une mauvaise surprise bien malheureusement. Toutefois elle les avait précédés en rétorquant avec une facétie ponctuée d’un sarcasme provocateur. La répartie bien huilée était une qualité de l’éloquence. Cette femme l’intéressait un peu plus que prévu. Les avantages du hasard sans doute. Il ne se permit de ne pas prendre la parole tout de suite. Optant pour un rapprochement, l’idée même d’intimider la Newtype était à rejeter, Char préférait simplement la proximité dans le dialogue. Deux pieds le séparaient de la femme et, à cette distance, il la surpassait d’au moins une tête et demie en taille. Son regard s’était habillé d’une sympathie respectueuse à la différence de ce qu’il était moins de dix minutes auparavant.

-"Au temps pour moi, je verrai à l’avenir de les corriger pour ne pas froisser votre féminité. Je reconnais au moins votre sens de la répartie et votre audace a su combler l’estime que je vous porte. Quant à ce qu’il soit grossier et lâche, je n’en fais goutte tant que la victoire est acquise. Qu’importe les moyens. Le combat n’a pas à s’étoffer inutilement de règles. Ne soyez pas si farouche avec moi, je ne suis pas homme à chercher le conflit en vain. Vous êtes mon invitée, si vous le désirez, je n’aurai que quelques questions à vous poser en contrepartie. Vous ferez ce que vous voudrez par après." Un silence nécessaire à l’impression de ses vocables avant de reprendre sur un ton un brin plus amical. Il tira profit de ce laps de temps pour convoquer Sanji à la petite entrevue. "Voici Sanji Aeon, il sera chargé de votre protection et vous facilitera les accès et les demandes. Quant à moi, je serai prêt à vous apporter l’aide nécessaire pour repartir."

Il finit simplement par une courbette accompagnée d’un mouvement de bras pour embrasser la politesse que chérissait cette demoiselle de braises. Il reprit une position plus verticale avant de l’inviter à les suivre. Certes il lui donnait le dos, au premier abord un acte impoli mais Char espérait la convaincre de l’assurance qu’il déposait en elle et puis Sanji était friand de la gente féminine, il se ferait une joie d’accompagner la Newtype sous une des tentes.

HS : Il faudrait que je t'explique un de ces jours ^^.

La demoiselle n'avait pas tort en disant que c'était lâche d'attaquer par derrière, surtout lorsqu'il s'agit d'une femme. Mais c'est la guerre. Ce n'est pas un jeu avec des règles. Dans ce monde, tous les moyens sont bons pour obtenir la victoire, et à tout prix.
Voyant qu'au final, Char fit le contraire du geste qu'il venait de faire. Il prit un ton plutôt amical pour rassurer la dame, en quelque sorte... Sanji baissa son arme comme demandé.

* Bon bah... Ça c'est fait. *

Après que le supérieur avait discuté un peu avec la femme, il lui présenta Sanji en tant qu'escorteur... Bien sûr il ne pouvais pas refuser, c'était un ordre, et en plus défendre une demoiselle... C'est une des choses qu'il fait le mieux.

- Veuillez m'excuser pour mon impolitesse. On est jamais assez prudent. Je suis à votre service, et je vous défendrez, sauf si vous nous agressez, bien évidemment... Et comme monsieur m'a déjà présenté... Je vais vous le présenter à son tour, voici le commandant Aznable, mon supérieur momentané...
(HS : Je sais pas quel grade tu as en réalité... )

Après un léger temps sans que qui que se soit parle, Sanji prit la décision d'amener la demoiselle dans une des tentes. Dans celle-ci s'installeraient les trois personnes, et ainsi, Char pourrais poser ses questions en toute tranquillité.

- Bon bah... Veuillez me suivre.

Sanji amena les deux personnes dans la tente du chef du village, qui lui était occupé à faire la fête près du feu. C'était la seule tente où il y avait des chaises et une table. C'est bien mieux de s'installer "confortablement" (les meubles sont en réalité juste des bouts de bois assemblés grossièrement...), vu que le temps de l'interrogatoire est pour le moment indéterminé. Sanji s'installa sur la chaise la plus éloignée afin de laisser Char et l'inconnue en "tête-à-tête" pour l'interrogatoire...

//HS : Je me suis permis de nous amener tous les trois dans une tente... Si ça vous convient pas, merci de me le signaler... ^^//

Elle le fixait de ses yeux flamboyants, dont le sourire narquois du blondin venait gêner la vue. Ce sourire l'énervait. Le silence se permit de s'installer de nouveau mais rapidement brisé par l'écho de sa fausse identité. Il avait sourit de plus belle à ce moment là, et Kaguya comprit rapidement son erreur. C'était un Newtype, et qui plus est visiblement très méfiant, comment à put-elle croire le tromper ? Ses craintes étant rapidement confirmées, elle persistait à rester muette. Mais plus que son nom, quelque chose avait attirer son attention avec plus d'intensité. Il revint lentement, et avec nom ou sans nom, elle avait dorénavant un très mauvais pressentiment.

-"Bien. Mebius, c’est bien ça. Dites-m’en plus sur vous. Qu’êtes-vous venu faire ici ? Aaah ! J’oubliais de vous informer que le mariage du président Schneizel El Britannia et Kanami Yuta a été la proie d’un attentat non revendiqué. Schneizel El Britannia serait mort."...

Elle avait déjà comprit, à ce moment, qu'il savait qu'elle avait mentis. Mais d'un seul coup, la jeune femme sembla paniquée. Son expression avait totalement changer, elle semblait inquiète. Cette situation dans laquelle elle s'était maladroitement fourrée, elle n'y pensait plus. Un attentat ? Elle brûlait d'envie de partir d'ici et de savoir si Kyle allait bien. S'obligeant à se terre, elle regardait Char avec un regard absent, comme si elle était préoccupée par quelque chose.

-"Alors parlons peu mais parlons bien. Vous n’êtes pas Mebius Lylekraft ! Qui êtes-vous réellement ? Je vous garantis l’entière discrétion quant à vos révélations, alors cessez donc de jouer ce jeu stérile. Vous êtes une Newtype et n’êtes répertoriée sur aucun registre récent. Etes-vous un membre de Requiem ? Ca correspond parfaitement après tout avec le discours du chef de cette organisation ! Répondez ! Qui êtes-vous !? Je suis prêt à vous aider si vous nous faites confiance. Jouons carte sur table ! Mon vrai nom est Casval Rem Daikun, alias Char Aznable."

Elle le regardait, comme incrédule. Elle avait totalement perdu ses moyens, le simple fait de savoir Kyle peut être blessé ou mort occupant son esprit. Elle aurait voulu se lever d'un bond, et lui demander de faire des recherches... La mort du président lui importait peu. Ce qu'elle voulait savoir, c'est si il y avait d'autre mort. Elle était certaine, Kyle devait probablement être la bas. Gardant son sang froid, elle n'attendit pas pour répondre cette fois ci.

-"Vous n'avez rien à savoir. Malgré tout je n'ai pas le choix. Et comme ce n'est pas vraiment de mon plein gré j'aimerais poser certaine condition. Primo: Je répondrais à toute vos question honnêtement si je peux en refuser certaines d'entre elles, ou en répondant plus vaguement. Et secondo j'aimerais que à votre tour, vous répondiez à l'une des miennes."

Elle avait dit ca avec une simplicité déconcertante. Elle n'avait même pas réfléchit, mais espérait que ca suffirait. Elle ne tenait plus à jouer la fuyante avec lui. Et après tout, ce qu'elle disait paraissait légitime. Tout le monde a une histoire à cacher, et jusqu'ici, elle n'avait strictement rien fait de mal. Elle n'était pas leur ennemi... Mais elle ne pouvait pas se permettre de révéler beaucoup de choses à son sujet. Et puis, ce genre de personnes qui rendent la justice elles-même, et qui vagabondent avec leur arme de guerre, ce n'est pas non plus ce qu'on préfère chez ZAFT ou les autres armées.

//HRP : Je quitte le lieu avec un post assez... Bidon afin d'éviter de vous bloquer plus longtemps. Veuillez m'excuser par mon manque de présence en ce moment.//

Sanji écoutait attentivement la conversation des deux personnes, et surveillait la demoiselle d'un oeil méfiant. Mais alors que la conversation commençait à avancer, les deux personnes décidèrent de sortir du logis en peau.
Sanji attendit tranquillement dans celle-ci, jusqu'à ce que l'un des soldats vienne le voir.

- L'un de nos vaisseaux va décoller d'ici quelques instants, souhaitez-vous embarquer, Commandant ?

Sanji d'un air assez surprit, se permit de reprendre le soldat qui avait commis une erreur assez étrange...

- Oui je souhaiterais embarquer, le sable commence à m'énerver un peu... Mais juste une petite rectification... Je ne suis pas commandant.

Aussitôt dit, il prépara ses affaires rapidement pour ne pas retarder le vaisseau. Sanji prit congé de ses amis africains, et embarqua à bord. Il n'avait pas croisé les deux autres personnes, et n'a pas pu leur dite au revoir... Mais bon, c'est pas comme s'il les connaissait bien.

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==============> Cabine de Sanji Aeon

-"Nous y voilà. Ce n’était pas si compliqué. Vous avez toujours le choix de me faire confiance au lieu de vous cloîtrer maladivement dans le silence. Outre cela, je suis prêt à accéder à vos conditions. Mais avant de commencer, sortons !"

Le blondin ne souriait plus. Il avait l'air même très sérieux... Mais qu'est-ce qu'il fabriquait ? Kaguya, en plus d'être terriblement angoissée, commençait très sérieusement à se demander où cet homme voulait en venir. Il vint s'arrêter derrière elle, attendant quelque instant pour ensuite sortir de la tente, sans un mot. Sceptique, elle se leva, regardant derrière elle l'autre homme qui n'avait pas l'air de vouloir bouger. Sans hésiter elle sortir, les poings serrés sous sa cape. Ses yeux lançaient des éclairs, tandis qu'elle suivait cet homme à travers la nuit, s'éloignant des festivités, laissant place au silence du désert. Préoccupée, elle tremblait de froid. Avait-il une confiance aveugle en lui-même pour lui tourner le dos ainsi, depuis le début ? Ou espérait-il tout bonnement se faire descendre par derrière ? Elle ne comprenait pas... Elle le suivait de quelque mètre, réfléchissant. Elle regardait de temps en temps derrière elle, puis à droite, à gauche, comme si elle cherchait frénétiquement quelque chose... Son MS n'était pas loin. Mais elle ne pouvait se permettre de le localiser et de monter dedans à toute vitesse, non... C'était une idée absurde. Et même si elle était plutôt forte, elle doutait sincèrement pouvoir l'assommer à coup de poing, et sincèrement, elle préférait éviter. Soudain, elle réalisa qu'il avait probablement du ressentir son stress... Bien évidement qu'il l'avait ressenti. Était-ce pour cela qu'il était partit ? Mais non, que voulait-il bien faire ? Il n'était pas curieux à ce point, et visiblement, ce n'était pas de la méfiance non plus...

Il s'était arrêter, et Kaguya ne tarda pas à le rejoindre. Elle s'arrêta un peu plus loin, comme si elle appréhendait une confrontation. Le regard glacé, elle s'apprêtait à demander ce qu'ils fichaient ici, mais il la devança. Il s'était approché, mais la jeune femme n'avait pas reculé pour autant, bien trop surprise. Reprenant rapidement ses esprits, elle le regardait dans les yeux avec une intensité folle.

-"... «On» ?"

-"Je suis prêt à te venir en aide. Tu es inquiète pour une personne qui t’est chère et je te ralentis. Autant te faire cette faveur si, bien sûr, tu acceptes que je t’accompagne. Je ne cherche nullement à te nuire. Fais-moi confiance et partons de ce pas chercher cette personne. Tu seras sûrement plus sereine une fois que tu l’auras trouvée. Qu’en penses-tu ?"

Cette fois ci, et même si l'incompréhension totale l'habitait, elle ne se laissa pas décontenancer, essayant d'analyser cet homme qu'elle n'arrivait décidément pas à cerner. Pourquoi prenait-il cette initiative ? Il ne savait rien d'elle, et voulait l'aider ? Et pourtant... Il n'avait pas l'air de mentir. Soutenant le regard de la jeune femme, il semblait incroyablement déterminé. Haussant un sourcil, elle décida alors d'être franche.

-"Qu'as-tu donc fait pour vouloir aider une inconnue ? De quoi veux-tu te racheter dis-moi ? Ou est-ce de la simple et pure comédie ?"

Les bras le long du corps, elle semblait moins méfiante qu'auparavant. A vrai dire, elle commençait seulement à s'intéresser à lui. Néanmoins elle n'attendait aucune réponse de sa part à cet instant.

-"As-tu toujours eu pour habitude de foncer tête baissée ? Je t'aurais cru plus futé que ça, pourtant. J'aurais eu un tas d'occasion de te tuer jusqu'ici, mais tu as continué à me tourner le dos. Je ne sais pas qui tu es au fond, et encore moins ce que tu veux. Je me fiche de ton passé et ce qui te pousse à agir comme un idiot. Tu veux m'aider ? Parfait. Mais sache que je n'hésiterais pas à te tuer si cela me semble nécessaire. Marquant une courte pause, elle soupira, comme épuisée. Tremblant toujours de froid, Kyle lui revenait peu à peu en tête, rendant son angoisse encore plus puissante. Alors ne me tourne plus le dos."

Toujours perturbée par ce changement brusque de situation, elle avait décidé de lui faire à moitié confiance. Disons qu'elle passait sa méfiance sous silence, essayant de le comprendre. Folie passagère de la part du glaçon ambulant ? Non, et ce n’était pas non plus un élan de bonté. Ce n'était peut-être pas un mauvais bougre, en tous les cas, Kaguya en avait la sensation.

Affectant une rondeur pleine de suffisance, la demoiselle s’était laissée à un élan, plutôt surprenant de sa part, à réagir si promptement. Char en fit fi, haussant simplement des épaules, la mine dépitée d’avoir été percé à jour si facilement. Du moins une partie avait été mise à nu. Elle avait visé dans le mille, elle avait réussi derechef à lui décocher sourire éphémère qui s’éteignit aussi vite qu’il était apparu pour céder à une mine catégoriquement fermée. Ses éclairs rayonnaient d’obscurité. Sa bile émue n’avait fait qu’un tour. Il aurait aimé crier vengeance contre cette incursion de sa psyché mais il n’en était point capable. En fin de compte il ne pouvait pas l’en tenir comme responsable. Serrant les poings inconsciemment, les mâchoires entièrement crispées, il n’en revenait pas s’emporter pour si peu. Bien heureusement ses souvenirs l’appelaient à s’adoucir jusqu’à retrouver la contenance qui était la sienne. Son regard reconsidéra la donzelle, ses frémissements trahissaient son confort de la situation alors que son corps se détendait sensiblement. Une bonne chose toute proportion gardée… Armé de sa désinvolture, Char se mut à nouveau en direction du camp cette fois-ci pour rejoindre la garnison des Mobile Suit. Il n’avait pas tenu compte des paroles de la jeune femme et n’y avait pas répondu non plus. Il avait toujours aimé à jouer ce jeu provocateur et cette soirée ne ferait pas entorse à cette loi intrinsèque à son esprit. Au lieu de perdre son temps à lui répondre sur place, il préférait encore le faire de façon utile. C’est ainsi qu’il se surprit à finalement donner le change à cette tigresse enflammée.

-"En as-tu seulement la volonté ? Je crois que tu n’en as nullement l’envie. J’en suis certain d’ailleurs. La preuve en est que tu as eu plusieurs opportunités de te débarrasser de moi mais tu n’as rien fait. Et les femmes farouches, comme tu l’es, ne sont jamais mues par un désir de meurtre. Elles préfèrent attendre de voir une réaction au lieu de se jeter à corps perdu. Elles savent pertinemment que ça leur serait fatal. Tu sais très bien au fond de toi que je ne te veux aucun mal. Tu attaqueras seulement si je représente une menace. Un plan cruel et méticuleux digne des félins. Alors mademoiselle la tigresse, si j’étais toi, je cesserais immédiatement cette comédie qui ne trompe personne de nous deux."

Proférant son discours à dessein, il espérait voir germer un petit sursaut d’orgueil. Il venait tout de même de titiller son for intérieur avec mesure. Le ton et la consonance acerbes épousaient à merveille le projet mais au-delà de ce discours animalier, le blondin faisait subtilement l’éloge humble de la demoiselle. Exit le style de haute volée. Le temps que cela dura permit à Char de rejoindre le bataillon, prit possession d’un Mobile Suit, un simple Gouf, configura une multitude de paramètres et avertit enfin le quartier général qu’il se lançait dans une mission spéciale secrète. Son statut le lui permettait facilement après tout. Première objectif accompli, il s’attela au second en transportant Kaguya à l’endroit où devait se trouver sa machine selon ses informations. Un quinzaine de minutes suffirent pour voir apparaitre le Mobile Suit. Un Gundam de prime abord. Complètement ébaubi devant cette apparition, il ne put malheureusement rester ébahi bien longtemps devant cet engin. Une foison de questions germait à présent dans son esprit et il ne se gênerait pas pour les poser mais pas tout de suite. Dans un vrombissement sourd, les deux engins décollèrent sous les acclamations des nomades avant de se confondre dans le bleu du ciel.

-"Tu m’as percé à jour." Quelque dix minutes plus tard, Char avait décidé de rompre le silence roide qu’il existait entre eux depuis leur rencontre. S’il devait parcourir de longues distances, autant briser la glace et le protocole tacite. "Je veux expier mes erreurs et mes fautes irréparables occasionnées par mon incompétence. Il est certainement vain de regretter mais il m’est impossible de ne pas essayer. Cette guerre d’aveugles lancée par Requiem doit cesser coûte que coûte et je suis prêt à réaliser l’impossible pour y arriver même s’il faut pour ça collaborer avec des personnes comme toi…" Il laissa un nouveau silence plané à peine perturbé par un soupir douloureux avant de reprendre. "Ton combat est différent de la majorité, je me trompe ? Si je veux t’aider à tout prix, c’est parce que tu m’apparais sympathique quand bien même tu t’efforces à te forger une âme de glace. Je ne sais rien de toi, je ne connais pas tes raisons mais je suis certain d’une chose ! Tu es animée par une volonté inébranlable. Et puis… Tu es une NewType, une de mes semblables. Je crois que ça me pousse aussi à t’aider dans une certaine mesure."

A avoir répondu à cette question, Char en avait oublié de poser les siennes. Qu’à cela ne tienne, il aurait une prochaine occasion. Fixant son écran central, il considéra intensément du regard ce Gundam qui lui en rappelait un. Mais lequel ? Plongé dans sa réflexion, l’habitacle se murait dans un mutisme où seuls les chuintements des appareils discordaient avec la mélodie redondante des moteurs…

HJ à Sanji : Merci de ton effort
HJ à Kaguya : J'ai hâté certaines étapes pour accélérer l'avancement du RP, j'espère que ça ne te dérange pas ^^.