Cabine de Ribbons

Invité

Après s’être éclipsé dans le couloir, Ribbons s’était rendu dans sa cabine. Une cabine privilégiée au vu de son rang dans la hiérarchie de Requiem. Toujours le même son impersonnel des portes qui s’ouvrent, voilà ce que Ribbons avait l’habitude d’entendre. A force on s’y habituait, c’était come ça. L’Homme a su et a du s’habituer à de nombreuses choses pour pouvoir évoluer. Ainsi il lui est devenu normal de tuer ses semblables et toute autre forme de vie pour survivre. Ribbons ne faisait peut-être pas exception à la règle mais il cherchait du moins à réformer cette règle instinctive. Et pour que cela puisse se concrétiser, il allait tout faire pour accomplir la mission qu’il lui a été assigné par son Excellence et son père adoptif, Aeolia Schenberg.

Pénétrant d’un pas lent dans sa chambre, Ribbons ferma les yeux un instant, histoire de se concentrer sur ce qu’il devait faire. Il n’avait même pas pris la peine d’allumer la lumière. Sa chambre se peint en une pièce assez basique et rudimentaire mais appropriée pour le travail. Elle était meublée d’un lit à première vue inconfortable normal pour un soldat, d’un bureau sur lequel reposaient un ordinateur portable et une pile de dossiers confidentiels. Au fond de la pièce, on pouvait voir une autre petite cabine conçue pour l’hygiène de son résident. En voilà une idée, prendre une douche se désignait presque comme une obligation. Avec la mission qu’il avait du accomplir, Ribbons s’était souillé. Il fallait donc se purifier avant de commencer à travailler. Laissant tomber son uniforme au sol, il s’avança dans l’étroite cabine de douche dans laquelle il se mit à penser à la façon de rédiger son rapport, un rapport assez catastrophique.

Il ne fallut même pas cinq minutes avant qu’il ne sorte. Se séchant rapidement, il se rhabilla et garda sur sa tête une serviette de douche. Il prit ensuite place sur le siège de son bureau en ayant pris à la volée une bouteille d’eau. Maintenant au travail ! Ribbons visionna à nouveau le combat qui avait eu lieu durant la soirée d’inauguration du projet ARGOSS quelques heures plus tôt. Une vraie pagaille ! Son Eminence sera sûrement courroucé de l’apprendre. Des sanctions tomberont incontestablement…

* Bien…commençons par résumer la situation *

Code:: Résumé de la mission :

Setsuna F. Seiei a débuté la mission suivi immédiatement par Lockon Stratos, alias Neil Dylandy. Le binôme a entamé les hostilités à 1h30 du matin, GMT-4, heure locale. Le groupe a été rejoint ensuite par Tieria Erde afin d’agir en renfort et par Kaguya Tokkô en soutien à Tieria. Le quatuor a été confronté à la Défense Nationale assurée par la suite par des Mobile Suit de ZAFT normalement absents à la cérémonie. Les qualifications et le nombre des pilotes se sont révélés supérieurs aux prévisions. En dépit des capacités fournies par nos Gundam, les pilotes se sont révélés être moins compétents et efficaces que durant les simulations. Après deux heures et trois minutes de combat, nos troupes ont du battre en retraite à la suite d’un renforcement massif des troupes de l’Alliance Terrienne. Le bilan de la mission est de huit morts et cinquante-trois blessés : un bilan catastrophique et très en-dessous des résultats escomptés. Le binôme intégré dans la Maison Blanche a su rattraper la bavure en réussissant à atteindre une des cibles liées à l’objectif : Lacus Clyne a été blessée sérieusement. Nous ne savons cependant pas si cette dernière a survécu…

* Bien passons ensuite aux cas isolés…*

Code:: Analyse :

Setsuna F. Seiei, pilote de l’Exia Gundam, a enchaîné les erreurs durant la mission. Commençons par la relation avec sa machine. Setsuna a dévoilé tout son armement en un et unique combat. Ceci dénote un manque évident d’expérience, de technique et de patience. D’après les données recueillies sur l’unité centrale, Setsuna a aussi perdu son sang froid. Nous constatons aussi l’état lamentable de la machine à son retour. Bilan plus que négatif en résumé.
Lockon Stratos, alias Neil Dylandy, pilote du Dynames Gundam, a commis moins d’erreurs que son équipier. Il a toutefois manqué de logique et de tactique. Sa position a facilement été découverte et son combat a été marqué par dégâts importants comme la démolition de ses deux boucliers. Il a su toutefois bien soutenir son allié. Bilan mitigé donc.
Tieria Erde, pilote du Virtue et Nadleeh Gundam, a été sans doute celui qui s’est le mieux battu pendant la mission. Il a toutefois lui aussi commis des erreurs, notamment la révélation du GN Field aux forces en présence. Et bien qu’il possédât une protection parfaite, son Mobile Suit a subi de lourds dégâts au niveau des articulations. Même bilan que pour Lockon Stratos.
Kaguya Tokkô, pilote du Gaddess, a commis le plus d’erreurs durant la mission. Nous n’avons d’ailleurs plus aucunes informations à son sujet. Les derniers faits remontent à quarante-cinq minutes. Il semble qu’elle ait fait exploser sa machine pour empêcher les forces de l’Alliance Terrienne de tomber sur une technologie top secrète. Elle a par ailleurs refusé de se battre contre son adversaire. Une mission a été donné au soldat Anew Returner afin d’aller récupérer notre soldate. Bilan négatif au même titre que Setsuna F.Seiei.

Fin du rapport.

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Cela faisait maintenant plus de trois heures que Ribbons travaillait sur son rapport. Un rapport qui sera très mal vu par Aeolia mais Ribbons n'y était pour rien. Les soldats n'étaient pas à la hauteur et les forces ennemies avaient été sous-estimées. L'échec résultait de ces quelques causes qui se révélaient être plus problématiques. Ribbons en avait conscience, il devrait à l'avenir prendre en considération des nouvelles variables comme le niveau des adversaires. Continuant à rédiger son rapport, il s'attaquait maintenant aux divers scénarios possibles après cette attaque menée contre la Maison Blanche mais il était à diverses reprises interrompu. D'abord avec l'annonce de la défaite de l'Exia et du Dynames qui enragea Ribbons au plus haut point. Cela avait réussi d'ailleurs à le bloquer dans son travail. Il devait maintenant trouver un moyen de retrouver les pilotes si possible en vie et retrouver avec la même importance les machines ou si cela s'avérait impossible les détruire. Ensuite ce fut une autorisation qu'on venait lui demander. Une autorisation assez importante heureusement. L'un des pilotes avait été retrouvé, c'était Neil Dylandy alias Lockon Stratos. Il ne manquait plus que cet incapable de Setsuna F. Seiei. Il fallait le rapatrier au plus vite. Abattre le Coordinateur Suprême s'était avéré trop difficile pour eux. Cela commençait à fortement agacer Ribbons. Les deux missions avaient été un échec ! Et voilà une troisième qui se profilait petit à petit. Cette fois-ci, ce sera Ribbons qui aura le commandement étant donné que Aeolia était en déplacement et ils verront la différence. Maintenant que Ribbons avait libéré la pression, il continua son travail dans le silence et l'acheva une heure plus tard. Il sortit ensuite de sa chambre pour se rendre dans la salle de son Excellence. Il fallait désormais attendre son retour pour pouvoir discuter des plans à mettre en place.

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Ribbons ne mit pas plus d’une dizaine de minutes pour rejoindre la pièce qui lui servait de chambre. Il faut dire que cela n’avait vraiment pas l’air d’une chambre. La seule chose qui permettait de le deviner était un lit calé dans un coin, le reste n’était qu’un bureau fonctionnel, une petite armoire qui servait à entreposer le strict nécessaire vestimentaire et enfin une salle de douche aménagée sommairement dans le fond de la pièce.

Le jeune homme entra, sourire aux lèvres, dans ce qu’il lui avait été donc accordé pour son confort. Il venait de finir de s’entretenir avec sa protégée qu’il estimait plus qu’il ne souhaitait. Il voulait réellement qu’elle puisse vivre pour elle et ne plus vivre selon les volontés de son sauveur. Ribbons n’avait en effet que faire de larves suppliantes. Il avait certes recueilli Tifa, l’avait incontestablement prise sous son aile pour l’aider et lui apporter ce dont elle avait besoin, ou tout du moins s’y était essayé avec quelques ratés malheureusement, et avait fini par couper le cordon ombilicale. Elle devait maintenant vivre d’elle-même pour elle-même et pour ceux qu’elle chérissait bien qu’il doute qu’elle ait, durant tout son tutorat, eu le temps de se lier à quiconque. Un échec de ce côté-là, il l’admettait ouvertement mais il n’est jamais trop tard comme le dit si bien l’adage. Maintenant qu’il lui avait sommé de vivre, elle allait désormais pouvoir connaître les joies des rencontres et des sentiments. C’était en tout cas ce qu’espérait le jeune homme. Il ne voulait certainement pas qu’elle finisse comme lui...

Repensant à la journée qu’il avait passé, il se rappela allègrement la sensation que l’on ressentait dans ce genre de situation. A dire vrai, rester à ne rien faire était fastidieux, il préférait de loin l’action mais c’était ainsi. Quand son tour viendra, il saurait en profiter. Ainsi, Regene avait péri dans cette journée. Quel destin funeste ! Ribbons avait pu également discuter avec la présidente actuelle des PLANT et le héros de guerre, Shinn Asuka. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il arborait un sourire victorieux. Ce jeune homme était plein de promesses, c’était une évidence. Se jouer de lui allait certainement permettre de se servir de lui. Au pire, le Newtype le détruirait mentalement. Ce serait une cause de problème en moins, c’était déjà ça.

« Tifa...Tu es maintenant libre de tes choix. »
« Shinn...Combien de temps pourras-tu résister aux questions qui te taraudent au sujet de cette faculté ? Tu finiras par vouloir me revoir... »
« Louise...Depuis combien de temps ne l’ai-je pas vue ? »

L’ambiance et l’obscurité aidant, Ribbons se laissait aller dans son sommeil. Mais avant de totalement sombrer dans le monde de la nuit, le jeune homme se remémora tous les événements qui s’étaient produits dans la journée après quoi il s’endormit.

Invité

Le temps passait bien calmement sur le vaisseau du Requiem. Lelouch n’était encore jamais sortit à bord de sa machine et cela lui convenait plutôt bien : ce n’était pas comme-ci le champ de bataille l’intéressait. L’Art du combat n’avait que très peu de gloire à ses yeux, voir pas du tout. C’était avant tout un domaine ou le plus chiffonnier et le plus irréfléchi l’emportait souvent : vraiment pas de quoi s’extasier. Seul face à un plateau d’échec, notre héros s’amusait à faire tourner le Roi Noir autour de ses doigts, tout en plaçant les pièces selon une logique bien réfléchie.
Dans son esprit, chaque pièce caractérisait une personne ou un type de personne bien définie : le pion par exemple représentait le soldat lambda, celui que l’on peut aisément sacrifier pour parvenir à ses fins. La pièce qu’il tenait entre les mains, son Roi, était la plus importante et la plus précieuse, mais pas pour autant la plus forte. Pour notre héros, cette pièce était la figure parfaite de Ribbons : un leader incontesté, devant être protégé, mais face à l’adversité, toujours capable de se mouvoir, même seul. Et si Ribbons était le roi, Lelouch se représentait comme un cavalier. Une pièce particulière, bien loin d’être la meilleure, mais qui pouvait surprendre l’adversaire par ses capacités particulières et uniques. Oui, il était bien un cavalier, à coup sûr !

S’amusant avec ses pièces tout en jouant aux échecs face à une intelligence artificielle particulièrement efficace, Lelouch laissait le temps se passer à son rythme sans se soucier de grand-chose. Après plus d’une heure passée à ne rien faire, notre héros finit par quitter sa chambre pour passé manger un morceau. Il fallait bien s’occuper, n’est-ce pas ? Lorsqu’il arriva à la cafétéria le jeune Tenvel ouït dire que maître Almark était de retour de son « petit voyage ». Sans doute devait-il se reposer… Mais cette éventualité n’effleura pas l’esprit de notre ami qui se dirigea sans attendre vers la chambre de son cher chef.
Lelouch avait beaucoup lu sur Ribbons, il avait apprit de nombreuses choses sur lui et espérait être à la hauteur de ses espérances. Néanmoins, le doute persistait dans son esprit pour des raisons qu’il ignorait : cela n’était pas dans ses habitudes. Dans les domaines qu’il choisissait d’exercer, notre héros était souvent le meilleur. Certes, il ne faisait pas grand-chose de son temps, mais tout de même : les quelques choses qu’il aimait faire, il les faisaient bien. Néanmoins, tout ce qui touchait à l’armée était relativement nouveau pour lui car les lectures ne faisaient en aucun cas office d’expérience : quelque part, les soldats méprisés par notre cher gringalet en savaient beaucoup plus que lui. Mais cette pensée n’effleura pas un instant l’esprit de notre ami, bien entendu : vous imaginez un peu le déshonneur pour lui ?

Après quelques minutes de parcours difficile dans le vaisseau, l’apesanteur n’était pas le fort de ce petit, Lelouch parvînt à l’entrée de la « chambre » de Ribbons. Après quelques minutes d’hésitations, il sonna pour prévenir de son arrivée. Pourtant, rien ne se produisit, après près d’une minute particulièrement longue d’attente. C’était-il passé quelque chose ? Sans crier gare, Lelouch fit souffrir la porte en appuyant sur l’interrupteur et pénétra dans la chambre…
Encore que chambre n’était sans doute pas le mot le plus approprié pour nommer la pièce. Cela ressemblait bien plus à un bureau qu’une cabine servant à dormir. Cela pouvait paraître étonnant mais notre jeune garçon n’y prêta pas la moindre attention, ayant vécu dans le même genre de chambre durant la majeure partie de sa vie lui aussi, cela ne le choqua pas le moins du monde : il en fût même presque heureux ! Mais notre ami ne savait plus vraiment quoi faire, maintenant qu’il était entré. Timidement, il parla à voix haute, sans voir personne de prime abord :

« Maître Ribbons, vous êtes là ? Vous allez bien ? »

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Alors que tout être avait habituellement un sommeil normal, Ribbons venait encore une fois se distinguer dans cette matière. Il ne rêvait pas, il ne cauchemardait pas également. Tout n'était que réflexion et réminiscence de la journée passée. En somme, il s'agissait d'une totale et réelle analyse de tout ce qui s'était produit durant ses dernières vingt-quatre heures. C'était une sorte de mécanisme de réflexion et de défense. Cela lui permettait de s'accoutumer du monde dans lequel il vivait et de pouvoir se servir d'éléments accomplis comme base de réflexions visant à assurer le maintien de l'organisation. Quoi qu'il en soit, il revoyait chaque scène encore et encore, puis retenait les composantes importantes. On croirait la description d'une machine mais ce ne fut pas le cas quoi qu'on puisse en penser.

Vint ensuite l'analyse de Shinn. Un Newtype latent qui serait facile à utiliser. Traumatisé et toujours hanté par les fantômes de son passé, il saurait effectivement très simple de manipuler son esprit. Mais dans quel but ? Il était évident qu'il serait impossible de le faire sien dans l'organisation. Alors pourquoi s'obstiner si c'était pour se prendre un mur ? Mais elle était là la nuance...Le but n'était pas de le faire allié, juste se servir de ses affects comme armes. Par le passé, Shinn avait su démontrer sa dépendance envers ses sentiments et ses émotions. Tabler sur cette composante avait du bon. Autant il est difficile de l'avoir de front, autant il est facile de passer par la brèche qu'il laissait béante. Il ne serait désormais plus un obstacle aux plans de Requiem, mais à son dam, un pion finalement utile.

Le Newtype fut soudain appelé à sortir des songes. La sonnerie machinale des dortoirs venait de lui annoncer la venue d'une personne. De qui s'agissait-il ? N'avait-on pas transmis le message que Ribbons Almark avait besoin de repos ? De toute manière, il était maintenant impossible qu'il se rendorme si on pouvait appeler ça dormir. Laissant un silence répondre à la personne qui avait sonné, le jeune homme émergeait progressivement de son lit. Il fut surpris par l'audace qui avait piqué le jeune homme qui se tenait debout maintenant dans sa chambre. Il ne tarda pas longtemps à reconnaître la personne : Lelouch Tenvel. Quelle heureux venue, songea-t-il.

« Maître Ribbons, vous êtes là ? Vous allez bien ? »

A croire que l'homme qui se tenait debout devant lui s'inquiétait de savoir comment allait le Coordinateur. Ce serait, en effet, assez surprenant. Il est avéré qu'on doit de respecter son supérieur mais rien n'oblige quelqu'un à s'en soucier.

« Ravi de vous voir Lelouch Tenvel. Ne vous inquiétez pas pour moi, tout va bien. Je suis heureux de constater que votre audace ne vous a pas quitté. Que puis-je faire pour vous ? Parce que, voyez-vous, j'étais occupé à me reposer et qu'il m'est regrettable d'avoir du perdre ce précieux temps. Bien heureusement pour vous, vous êtes l'une des rares personnes à qui j'autorise ce genre de hardiesse. »

Se levant de son lit, il partit prendre une bouteille d'eau de laquelle il but frugalement. Il s'installa à son bureau et activa son terminal afin de consulter une quelconque notification. Rien ne s'afficha...Il fit tourner alors son siège pour se retrouver face au jeune homme.

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Lelouch ne s’inquiétait pas outre mesure, il savait bien que rien ne pouvait arriver au leader du Requiem. C’était avant tout une marque de considération, pas grand-chose de plus. Se réveillant rapidement et n’omettant pas l’audace de notre héros, Ribbons prit la parole pour demander à ce dernier ce qu’il faisait ici, ou plutôt, ce qu’il pouvait faire pour lui. C’était une bien étrange question, surtout que c’était justement la chose que voulait demander notre héros. Après quelques secondes, alors que son interlocuteur se tournait vers son terminal, Lelouch prit la parole une première fois :

« Et si vous me l’autorisez, c’est parce que je sais qu’il vaut mieux vous demander pardon que permission, n’est-ce pas ? »

Le jeune Tenvel esquissa un sourire avant de se tourner légèrement vers la sortie. Il ne comptait pas d’ores et déjà partir, bien sûr que non. C’était plutôt que ces longues heures passées à ne rien faire lui engourdissait le corps et l’esprit et que le premier devait se réveiller pour que le second suive. Un calme et paisible silence régna dans la pièce, une harmonie que Lelouch ne brisa qu’après quelques secondes en prenant pour la deuxième fois la parole :

« Peut-être pourriez-vous me donner à faire ? Depuis pas mal de temps maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de faire quelque chose pour vous et cela me peine : n’avez-vous donc plus besoin de moi ? »

Lelouch se perdit dans ses pensées et se rappela pourquoi il avait choisi Requiem. Au fond de lui, il était intimement convaincu que cette organisation pourrait changer le monde comme il l’avait toujours rêvé et il était tout autant persuadé que sa propre personne pourrait être utile. Jusqu’à maintenant, il pensait pouvoir agencer des arguments raisonnables, mais peu à peu, il se rendit compte que ce n’était que ses propres sentiments qui le plaçaient comme élément relativement utile. Peut-être était-il indésirable, en réalité ?
En y réfléchissant, actuellement, Lelouch ne savait presque rien de l’organisation, ni de ses plans. Il pensait pourtant pouvoir aider Ribbons dans la conception de ses plans, mais il se trompait peut-être, sans le savoir. Cette éventualité mit notre petit héros mal à l’aise et il fut parcouru d’un soudain frisson. Cette réaction de son corps eu pour effet de le « réveiller » et il rouvrit une fois de plus la discussion :

« J’ai appris que vous reveniez de l’extérieur… Comment s’est passée votre excursion ? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? »

Sans en dire ou demander d’avantage, Lelouch espéra que son supérieur parvienne à comprendre qu’il souhaitait être informé des mouvements de l’organisation et surtout de son Leader. C’était, quelque part, une chose naturelle pour lui. Mais cela pouvait aussi paraître déplacé…

Invité

Lelouch Tenvel. Un jeune homme aux capacités intellectuelles supérieures à la moyenne d’un Coordinateur, à la faculté d’adaptation totale, doté de connaissances poussées de la stratégie militaire couplées à un sens tactique prodigieux, charismatique au point de le faire passer pour un vrai marionnettiste et enfin calculateur, voilà donc ce qu’il représentait potentiellement. Au-delà de ça, il s’agissait d’un jeune homme respectueux et respectable tant qu’il ne laissait pas son audace prendre le dessus avec qui il était intéressant de discuter, non pas pour l’utilité qu’il pouvait revêtir, mais bien pour échanger des points de vue, des idées. Ambitieux, il l’était, orgueilleux pas moins également. Ribbons appréciait certes cette personnalité, et ce fut la raison pour laquelle il vint s’entretenir avec lui pour lui proposer de rejoindre la faction, mais le jeune homme allait devoir éteindre son orgueil, en tout cas devant son supérieur bien qu’il n’en fît pas montre pour le moment.

« Et si vous me l’autorisez, c’est parce que je sais qu’il vaut mieux vous demander pardon que permission, n’est-ce pas ? »

Cette réplique de la part de son conseiller aurait pu revêtir un aspect caustique venant de la part d’une autre personne de l’équipage. Il était dangereux de se croire capable de connaître la personne que Lelouch avait en face de lui. Que quelqu’un s’essaie à cette chimère, il connaitra avant les flammes de l’enfer de Dante pour ensuite se retrouver totalement exsangue d’énergie, d’activité, tout simplement de vie. Bien heureux celui qui demeurera à sa place !

« Votre parler est vérité et charisme. Il est avéré que je me préfère clément. Veillez toutefois à ne pas prétendre tacitement que vous puissiez me connaître. Vous feriez là une erreur fatale et signerez logiquement votre fin, mon cher ami...Je ne saurai que plus vous conseiller à éviter ce genre d’arrogance pour votre bien. Revenons-en au fait, voulez-vous ? Le pardon est vôtre mais veillez à ce que ce genre de hâte ne vienne plus me déranger sauf si celle s’avère d’une importance capitale. »

Ribbons ne tarda pas à imiter son conseiller. Il esquissa à son tour un sourire de satisfaction, non pas celui qu’affichait Lelouch. Non il était bien différent. Ce sourire exprimait son contentement d’asseoir son autorité sur ce jeune homme encore bien trop impétueux bien qu’il soit malin pour s’en cacher, la nature ne refaisait-elle pas à chaque fois surface ? Le court échange terminé, il ne subsista dans son sillage qu’une harmonie de silence quoiqu’on puisse entendre le terminal respirer dans un souffle feutré et régulier. La silhouette du conseiller, éclairée par l’écran d’ordinateur, venait à s’éteindre petit à petit dans l’obscurité, reine de la pièce, au bout de laquelle elle était mordue par la lumière de la sortie. Toutefois le jeune homme n’en fit rien, décidant assurément de demeurer encore dans le sein de la sœur jumelle de la lumière. Il entreprit d’ailleurs de prendre la parole comme pour montrer qu’il voulait rester, presque dévoué.

« Peut-être pourriez-vous me donner à faire ? Depuis pas mal de temps maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de faire quelque chose pour vous et cela me peine : n’avez-vous donc plus besoin de moi ? »

Il était vrai que l’homme renaissant n’avait plus donné énormément de tâches, pour ne pas dire plus aucune, à accomplir. Lelouch avait surtout aidé lors de l’élaboration des missions et des stratégies attenantes à ces dernières. Dernièrement, Requiem avait fait usage de sa verve stratégique pour lancer la mission visant à détruire les Mass Driver. C’était peu mais c’était une manière toutefois de faire honneur au travail qu’il avait déjà pu accomplir pour l’organisation.

«Certes, j’en conviens. Nous ne vous avons pas sollicité ces derniers temps mais n’en soyez pas offusqué. Ceci n’est que partie remise, je vous en fais la promesse. Le fait est qu’il nous est pour le moment impossible de prévoir les agissements de nos ennemis. Nous avons de plus, avec votre aide précieuse, préparé maints plans de missions ce qui vous dispense pour le moment de ce genre de demande. Soyez-en avisé que vous nous êtes important, cher ami. »

A cet instant, il aperçut Lelouch pensif. Qu’avait-il en tête en ce moment ? Question à laquelle le Newtype pouvait répondre et allait répondre. Cela pouvait apparaître irrespectueux de s’immiscer dans l’esprit d’autrui. Mais Ribbons n’en avait que faire. Il était intéressant de voir combien Lelouch pouvait douter de son importance dans l’organisation et quelle place il occupait. Le conseiller avait vite fait de couper court à ses pensées.

« J’ai appris que vous reveniez de l’extérieur… Comment s’est passée votre excursion ? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? »

«Avant de vous répondre, je voudrais vous dire une nouvelle fois que vous nous êtes utile. Soyez-en convaincu ! Ne n’acceptons pas les sceptiques parmi nous ! Pour vous répondre, je reviens effectivement de l’extérieur. J’ai une affaire à régler sur les PLANT. Cette excursion est assez mitigée. J’ai perdu un membre de l’organisation, j’ai eu ‘la chance’ d’échanger quelques paroles avec la présidente et le héros de guerre, Shinn Asuka. Et je dois dire que de ce côté-là, je suis plutôt ravi. Shinn Asuka s’avère plus prometteur que prévu. J’ai donc trouvé ce que je cherchais bien que cette trouvaille m’apparaisse providentielle. Pour votre prochaine affectation, j’aimerais vous demander de travailler en équipe avec Tifa Saionji et Kadaj. Vous serez le médiateur entre ces deux jeunes gens. »

Lui laissant le temps de réfléchir à cette demande, il profita de court instant pour lui exposer les faits relatifs à l’organisation. Pour un conseiller, c’était tout à fait naturel de connaître les tenants et les aboutissants.

« Sachez aussi que la mission visant à détruire les Mass Driver a été lancée selon votre plan. Elle est d’ailleurs en cours d’après nos renseignements. En parallèle à celle-ci, une autre mission a été assignée à Feldt Grace consistant à faire disparaître des éléments constitutifs de notre technologie ou, au cas où cela s’avérerait impossible, les détruire. Je vous informerai des prochaines missions à venir en temps voulu. »

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Après ses prises de paroles successives, Lelouch se rendit compte qu’il avait été presque déplacé avec son supérieur. Il avait encore du mal à analyser les manières de ce dernier et ne savait donc pas exactement quelle attitude adopter… Faire preuve de rigidité, de froideur ? Ou au contraire, s’adresser à lui comme à un ami ? Ce n’était pas simple pour notre jeune garçon qui n’avait pas souvent été, durant sa vie, en position de « dominé ». D’ailleurs, cela se remarqua bien assez vite, lorsque Ribbons le remit à sa place. S’il ne savait pas où se mettre, maintenant, le jeune Tenvel savait : il ne pouvait rien espérer de la part de son leader. Ou plutôt, rien de plus que l’accomplissement de son rêve. Ce qui est déjà beaucoup…
Lelouch se tût pendant que le petit lutin au cheveux verts parlait avec un calme et une prestance assurée. Ce petit bout d’être avait vraiment de nombreuses qualités et sans doute était-il supérieur à notre héros en tout point. C’était des situations que Lelouch n’avait jamais vécu : le fait de se sentir prisonnier, constamment, avec l’impression de ne rien pouvoir faire. Chaque fois que Ribbons était là, ce mal être prenait possession de notre petit brun. Et pourtant, sans raison valable, il en redemandait…

La venue de Lelouch avait-elle décidée le cerveau de l’organisation à donner une affectation à notre héros ou, par intuition, ce dernier s’était-il rendu à une « convocation » avant même que celle-ci ne lui soit donnée ? Ce n’était pas impossible, bien que peu probable. Mais après tout, comme le dit l’adage, « les grands esprits se rencontrent. »… Dans tous les cas, le jeune Tenvel esquissa un sourire : un peu de choses à faire, enfin… Le moral de notre héros remonta et il ne manqua pas de le signaler à son maître. Se tournant vers lui, il prit ainsi la parole, un léger rictus sur le visage :

« Merci de votre compréhension et de votre confiance maître Ribbons. Je ferais ce que je peux pour ne pas vous décevoir et je tâcherais de ne plus vous importuner avec mes états d’âmes…

Je me permet toutefois deux question. La première est la suivante : en quoi consiste cette affectation ? Et la seconde… Si les souvenirs des quelques dossiers que j’ai pu lire ça et là, Tifa Saionji et Kadaj sont des combattants… Cela veut-il dire que vous m’envoyez sur le terrain ? »

Le terrain… L’action pure et dure. Lelouch ne connaissait absolument pas ce côté-là de la guerre. Dans ce sens, l’envoyer sur le front avait un intérêt certain. Mais notre héros ressentait une légère appréhension : était-il vraiment prêt ?
Après quelques secondes de réflexions et après avoir écouté parler son maître, le jeune Tenvel se rappela des heures d’élaborations des plans d’attaques des Mass Driver. Après quelques secondes de réflexions, notre ami répondit pour la dernière fois :

« Prometteur ? Que voulez-vous dire par là ? Vous pensez que le jeune Asuka pourra nous rejoindre ?

Concernant les Mass Driver, j’espère que tout se passera bien… Je doute que la Terre se laisse priver de ces derniers sans résistance et ce malgré nos plans quasi sans faille… Et vous savez comme moi d’où pourrait venir la faille… »

HRP : Désolé, un peu de mal ces temps-ci ^^'

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Resté longuement silencieux, Lelouch laissait presque Ribbons vaquer à un monologue. Bien heureusement ce ne fut pas le cas bien longtemps. Il fallait bien que son conseiller médite sur les paroles de son supérieur. Il n’était pas sot et savait vite s’adapter. Il en espérait de même pour les quelques révisions qu’il venait d’apporter au jeune homme. De toute façon, ce que demandait Ribbons n’était pas une mer à boire. La seule chose qu’il exigeait était qu’il devait se garder de croire certaines légendes telles que le connaître. Il pouvait néanmoins partager une relation amicale quoique l’adjectif amical ne corresponde pas tout à fait à ce genre de relation. Ne se gênant guère des formalités usuelles, Ribbons replongea dans les méandres de l’esprit de Lelouch. Il avait de l’admiration pour son supérieur ce qui, en règle générale, flatterait l’ego d’une personne mais pas celui du Newtype. Il n’y vit là qu’un signe d’intelligence de la part de son interlocuteur. Il était vrai que vouloir se parfaire était un gage de respect envers soi-même et d’une intelligence développée. Et cela, Ribbons appréciait. Un nouveau point positif pour Lelouch qui, à défaut de ne pas exprimer ses désirs profonds ouvertement, réussissait à se faire plus estimer implicitement et tacitement. Réflexion d’un homme à l’ingéniosité grandiloquente aboutie, Lelouch s’adressa une nouvelle fois à son supérieur.

« Merci de votre compréhension et de votre confiance maître Ribbons. Je ferais ce que je peux pour ne pas vous décevoir et je tâcherais de ne plus vous importuner avec mes états d’âmes…

Je me permets toutefois deux questions. La première est la suivante : en quoi consiste cette affectation ? Et la seconde… Si les souvenirs des quelques dossiers que j’ai pu lire ça et là, Tifa Saionji et Kadaj sont des combattants… Cela veut-il dire que vous m’envoyez sur le terrain ? »

« J’y compte bien, Lelouch. Vous ne m’avez, à l’heure où je parle, à aucun moment déçu. Il fut pertinent de votre part de venir en discuter avec moi. A l’avenir, n’hésitez pas à me faire part de vos questions. Quant à vos interrogations, il me sera simple de vous répondre mais, sans doute, sera-t-il plus éprouvant pour vois d’accomplir vos objectifs. Comme je vous l’ai déjà dit, vous jouerez le rôle de médiateur entre ces deux jeunes personnes. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que, parmi eux, se trouve une de mes protégées et que je sollicite votre aide afin de l’aider dans sa socialisation. Pour Kadaj, vous devrez apprendre à canaliser son comportement et son caractère violents récurrents. Et la dernière chose, et non des moindres qui saura vous étonner, sera de retrouver Kaguya Tokkô et de l’éliminer. Vous ne serez pas trop de quatre pour accomplir cette mission. Votre quatrième partenaire sera Ali Al-Saachez. Vous comprendrez donc que cette mission vise aussi à vous apporter de l’expérience en ce qui concerne le combat en situation réelle. Sera-ce suffisant que pour vous éviter de vous retrouver dans cette léthargie qui fut la vôtre, par ma faute ? »

Bien que verbeux, son discours saurait, espérait-il, lui redonner le goût de la vie, ou en tout cas faire briller la teinte de ses idéaux antagonistes de destruction et de création. Il aurait, de toute manière, le temps d’éprouver ces nouvelles sensations même si celles-ci pouvaient présenter un potentiel déplaisant à son conseiller, conseiller qui n’avait connu que trop souvent le combat sur papier. Esquissant un sourire, Ribbons sentit un brasier le consumer de l’intérieur. Il se réjouissait de la surprise qu’il réservait à cette traitresse. Elle pouvait croire qu’elle échapperait à l’organisation mais jamais à Ribbons. Il dut refréner cette sensation en entendant Lelouch reprendre la parole. En l’écoutant, il ne put, cette fois, retenir un sourire. Fait rare…

« Prometteur ? Que voulez-vous dire par là ? Vous pensez que le jeune Asuka pourra nous rejoindre ?

Concernant les Mass Driver, j’espère que tout se passera bien… Je doute que la Terre se laisse priver de ces derniers sans résistance et ce malgré nos plans quasi sans faille… Et vous savez comme moi d’où pourrait venir la faille… »

« Soyez-en fier, Lelouch. Me faire rire n’est pas chose aisée. Il est très peu probable, voire impossible, que ce jeune homme nous rejoigne un jour. Non, je pensais plus à utiliser ses sentiments comme d’une arme. Il est assez simple de le manipuler à l’aide de l’esprit. Le torturer suffirait à le transformer en vulgaire larve rampante et nous exempterait d’une tare. Il serait capable se retourner contre son camp si je menaçais les fantômes qui hantent son esprit. Pour les Mass Driver, je leur ai donné ma confiance. En détruire un serait déjà une bonne chose. Mais vous avez raison de rester alerte à ce sujet. La faille n’est autre que nos propres membres, malheureusement mais, s’ils échouent, je ferai appel à la cavalerie, soyez sans crainte. »

Ribbons était bien trop confiant. Il le savait mais cette mission ne revêtait plus la même importance qu’auparavant parce qu’un objectif bien plus important encore allait bientôt être donné. Une mission aux conséquences encore insoupçonnées mais qui, à coup sûr, changerait irrémédiablement la face du monde.

[HRP]Surprise, surprise Kaguya Very Happy

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Invité

Ribbons parla longuement, comme souvent. Il avait un don de tribun, une éloquence naturelle, que possédait par ailleurs aussi Lelouch. Mais notre héros n’avait pas encore l’aisance nécessaire avec son interlocuteur pour se laisser aller à de longues tirades en privé avec lui. Sans doute cela viendrait avec le temps. Requiem était une organisation au sien de laquelle le jeune Tenvel n’avait pas un talent suffisant pour être directement placé à un rôle d’importance extrêmement élevée. C’était du moins ce qu’il pensait : sans doute ne réalisait-il pas qu’être le « conseiller » de Ribbons était déjà une preuve d’incroyable confiance que beaucoup aimerait avoir…
Mais passons. Car les dires du leader des « terroristes » avaient quelques peu intrigués notre ami. La mission qui lui était assignée était étrange, et double. Dans un premier temps, il devait s’accommoder du commandement de plusieurs énergumènes pour une mission bien particulière : un assassina. Pourquoi envoyer Lelouch pour faire un meurtre ? C’était étrange : qu’avait exactement Ribbons derrière la tête ? Il y avait certainement beaucoup de soldats bien plus efficaces que lui pour ce genre de travaux dans toute l’organisation, alors pourquoi lui ? Il y avait quelque chose derrière tout cela, notre ami en était convaincu :

« Je suppose que cela sera effectivement suffisamment mouvementé pour me réveiller, en effet… Je ferais mon possible pour rendre ces deux soldats plus « dociles » maître Ribbons. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de me poser une question : pourquoi me choisir pour une mission d’élimination ? Je ne veux pas remettre en doute vos choix, mais je ne suis pas sûr de posséder toutes les qualités nécessaires pour exécuter ce genre de tâche… »

La déclaration de notre jeune garçon pouvait être vue comme celle d’un homme anxieux. En réalité, il ne l’était pas vraiment : il était juste stupéfait. Le meurtre pur et dur n’était pas la raison première de son engagement. Néanmoins, rapidement, une idée vînt à l’esprit du petit brun… En effet, Lelouch n’avait jamais eu l’occasion de combattre pour Requiem, et surtout, il n’avait jamais eu l’occasion de « prouver » sa foi pour les idéaux défendus par l’organisation. Le fait de le confronter à une personne ayant quitté les forces de cette dernière permettrait sans doute de mesure son taux d’adhésion. Vu sous cet angle, l’envoi du petit Tenvel prenait toute sa logique… Tout comme la mise en place d’une équipe relativement conséquente autour de lui : si jamais il venait à ne pas être « satisfaisant », les trois pourraient l’éliminer et ainsi empêcher tout risque de « fuites » des informations déjà conséquentes qu’il avait dans son esprit. Parvenu au bout de ce raisonnement, Lelouch se laissa aller à un petit sourire : son supérieur était véritablement un génie, à n’en pas douter… Mettre en place un tel stratagème, l’air de rien, était tout simplement prodigieux et Lelouch en était presque admiratif : la manipulation psychologique de haut niveau était sans doute l’arme la plus dangereuse de Ribbons, finalement…
Et en parlant de cela, la réponse de ce dernier aux interrogations concernant Shinn Asuka de notre héros fut intéressante. Ce héros de guerre de ZAFT pouvait être mit si facilement hors jeu ? Sans doute pas. Les théories de Lelouch se vérifiait : le fabuleux Almark cachait quelque chose car un tel don ne pouvait être possible. Même les plus grands psychologues et spécialistes des comportements et de l’esprit humain ne pouvaient parvenir à de tels résultats… Instinctivement, notre héros se mit à rire après les déclarations de son supérieur. Une fois qu’il fût calmé, il lui répondit, un sourire aux lèvres :

« Ha Ha Ha Ha ! De la torture psychologique, n’est-ce pas ? J’ai hâte de voir cela, je sens que je risque de m’amuser… Espérons qu’il soit si faible que vous le dite, il pourrait être très divertissant.

Pour ce qui est de la mission des Mass Driver, je tenais simplement à me tenir informer. Les dès sont jetés à présents, il n’y a plus rien que je puisse faire de toute façon. Disons simplement que je n’aimerais pas qu’une mission pour laquelle j’ai participé à l’élaboration tourne au fiasco… Question d’égo sans doute. »

Invité

La réponse aurait été suffisamment acceptable, voire plus que souhaitée, mais pour un jeune homme comme Lelouch, ce n’était que l’entrée en matière. Il était curieux et aimait creuser l’affaire le plus profondément possible à l’aide de questions pertinentes à tiroirs. Une réponse n’était la clé que d’une ou plusieurs nouvelles questions. Quoi qu’il en soit, Ribbons avait installé un nouveau climat muet. A quoi pouvait donc penser le jeune brun en face de lui ? Les réponses, tout du moins des ébauches, qu’il avait lui apportées n’avaient sans doute pas eu les effets escomptés. On ne rassasie guère les curieux avec ce genre d’éléments aux débouchés trop ouverts. Ribbons avait eu au moins la chance de tester son conseiller. Assurément, il ne s’était pas trompé en le prenant sous sa tutelle. Bien que se retrouver sous l’égide de Ribbons puisse se révéler astreignant, parfois jusqu’à outrance, cela avait au moins le mérite d’apporter de nouvelles compétences, développer celles déjà acquises, se divertir avec des casse-têtes, élever son charisme, apprendre le respect et pas moins d’autres activités tout aussi intéressantes. Soit, il était normal de se demander pourquoi Ribbons lui demandait cet acte peu charitable. Eliminer de sang-froid un membre considéré un frère d’armes, ici une sœur d’armes, avait de quoi se montrer déconcertant à plus d’un titre.

« Je suppose que cela sera effectivement suffisamment mouvementé pour me réveiller, en effet… Je ferais mon possible pour rendre ces deux soldats plus « dociles » maître Ribbons. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de me poser une question : pourquoi me choisir pour une mission d’élimination ? Je ne veux pas remettre en doute vos choix, mais je ne suis pas sûr de posséder toutes les qualités nécessaires pour exécuter ce genre de tâche… »

« Il serait préférable de leur apprendre à vivre ensemble. Ce sont des alliés, et en tant que tels devraient apprendre à collaborer de concert. Il est vrai qu’employer un quelconque moyen pour asseoir son autorité peut permettre d’accélérer ce processus mais attention au retour de flamme. Je ne voudrais pas que vous vous brûliez. Pour ce qui est de votre affectation, je vous dirais que la raison est simple. Il faut quelqu’un qui puisse commander, adapter ou réadapter des stratégies, élaborer des tactiques en plus de diriger les opérations et le groupe. Et je pense que vous serez plus à même d’accomplir ces différentes tâches. »

Une nouvelle fois, le Newtype avait fait preuve de sa verve parlementaire digne d’un consul ou d’un tribun de l’ancienne époque romaine, verve qu’il s’évertuait à prononcer le plus souvent possible. Il fallait tâtonner pour en arriver à un tel résultat et il fallait un relâchement pour voir toute cette construction s’effondrer. Derrière cette empreinte stylistique se cachait un véritable système de manipulation complexe. Il fallait savoir lire entre les lignes. Autant Léonard de Vinci cryptait ses écrits par superposition, autant Ribbons appliquait la même technique de façon orale et mentale. Il se fallait munir d’une grande flexibilité d’esprit que pour tout comprendre. Ribbons s’en amusait. Se jouer des esprits faibles, mentalement et intellectuellement parlant, revêtait un caractère comique. Bien heureux celui qui évitait les plaisirs et les amusements du Newtype.

« Ha Ha Ha Ha ! De la torture psychologique, n’est-ce pas ? J’ai hâte de voir cela, je sens que je risque de m’amuser… Espérons qu’il soit si faible que vous le dite, il pourrait être très divertissant.

Pour ce qui est de la mission des Mass Driver, je tenais simplement à me tenir informer. Les dès sont jetés à présents, il n’y a plus rien que je puisse faire de toute façon. Disons simplement que je n’aimerais pas qu’une mission pour laquelle j’ai participé à l’élaboration tourne au fiasco… Question d’égo sans doute. »

« Semblerait-il que je vous amuse ? Mais vous verrez par vous-même que ce que j’avance est vrai. Divertissant pour nous, dangereux pour eux. Ne vous en faites pas, d’après nos plans l’une des opérations sera bientôt soldée. Nous recevrons bien assez tôt une nouvelle relative à celle-ci d’ailleurs. Faites attention à ne pas le laisser prendre trop de place ! Aeolia Schenberg a su m’éviter les travers de ses excès, je vous conseille donc d’en faire autant, mon cher Lelouch. »

Invité

Ayant prit conscience de la, sans doute, véritable nature et valeur de sa future mission, Lelouch sentit monter en en son ventre comme une boule, non pas de stress, mais d’impatience : une envie folle de prouver à tous qu’il était bel et bien une recrue digne de confiance. Peut-être que, lorsque ce serait le cas, il pourrait faire avancer les chose encore un peu plus vite…
En écoutant Ribbons parler, notre héros comprit qu’il allait effectuer une mission en tant que « Leader » d’une troupe de soldats. Tuer une traîtresse, améliorer les relations entre deux camarades aux caractères excessifs, prouver sa valeur… Le programme était des plus chargé pour une première sortie ! Cependant, vu l’ampleur du travail que devait accomplir Requiem, ce n’était pas plus étonnant que cela, Lelouch le savait bien et c’est d’ailleurs pour cela, que la simple pensée d’une « surcharge » ne lui effleura même pas l’esprit. A peine Ribbons eu-t-il terminé sa première prise de parole que notre héros surenchérit sans attendre :

« Très bien, j’essaierais d’assainir leur relation dans ce cas. Ne vous inquiétez pas pour moi. Généralement, je sais suffisamment bien manier les mots pour permettre aux gens de s’accorder : c’est la moindre des choses pour le rôle que j’incarne ici… »

Rapidement, Lelouch fut mis au courant de l’avancement des missions de destructions des Mass Driver et il fut bien heureux d’apprendre que cela semblait réellement bien se dérouler. Comme il l’avait suggéré, pour le bien de son ego, il valait mieux que cela n’échoue pas. Non pas qu’il apportait une importance surdimensionnée à sa personne, encore que… Enfin, ne nous écartons pas : l’important était l’organisation, n’est-ce pas ?
Mais aussi, Ribbons n’hésita pas à signaler le danger de l’ego à Lelouch, qui en fût presque offusqué. Selon ses dires, l’obsession du moi pouvait être dangereuse… C’était assez discutable, surtout pour notre héros qui n’aimait pas être renié, ou même ignoré. Après quelques secondes de réflexions, il répondit à son interlocuteur :

« Je me souviens, lorsque j’étais encore enfant, qu’un de mes professeurs m’avait énoncés ces quelques mots : « l’extension de l’ego ne peut-être que Dieu. ». Comprenez-vous ? Développer mon moi me fera Dieu… N’aimeriez-vous pas avoir Dieu pour conseiller ? »

Lelouch se mit alors à rire quelque peu. Mais au-delà de la boutade, il posait là une question importante et voyait naître entre lui et son maître la première véritable divergence idéologique. Lui qui espérait trouver en Ribbons une personne capable de le comprendre sous tous les angles, avait de quoi être déçu. Mais il n’en était rien. Après avoir quelques peu ri, le jeune brun n’hésita pas à reprendre la parole, après s’être (re)concentré :

« Une dernière question, avant de vous laisser vaquer à vos occupation : Avez-vous des pistes de recherches de la traîtresse pour nous orienter ? »

Invité

Silencieux et confortablement assis sur son siège, Ribbons observait tantôt sans mots dire son conseiller tantôt consultait son terminal sur l'avancée des opérations et les notifications qui devaient lui être rendues. Il s'attarda d'ailleurs sur cette petite récréation généralement fastidieuse. Et ce ne fut en aucun cas un acte machinal. Une information avait su retenir son attention. Le Mass Driver Habilis de la base de Victoria était finalement tombé comme prévu, presque à la minute près, si bien qu'on aurait pu croire que le destin était du côté de Requiem. Voilà qui donnait à réfléchir mais qu'il fallait, avant tout, utiliser aux fins de l'organisation pour prouver que son combat était juste à tel point que la Providence avait donné son aval. Mais Ribbons n'était pas homme à croire les dires d'un être humain. Il activa la panoplie de son terminal avec lequel il entreprit d'entrer dans les bases de données du Haro présent dans le cockpit de Lockon Stratos. Ceci fait, il en extruda les informations souhaitées, dont des images révélatrices notamment. Un sourire vint dessiner le visage du Newtype bien trop souvent impassible. Comme prévu, ses membres n'avaient pas failli à la tâche qu'il leur avait confié. La parole de Lelouch serait presque passée inaperçue s'il n'avait pas gardé ses esprits bien sur terre, enfin sur le sol.

« Très bien, j’essaierais d’assainir leur relation dans ce cas. Ne vous inquiétez pas pour moi. Généralement, je sais suffisamment bien manier les mots pour permettre aux gens de s’accorder : c’est la moindre des choses pour le rôle que j’incarne ici… »

"Faites, je sais que vous en êtes capable, Lelouch. Sachez qu'Habilis, le Mass Driver de la base de Victoria, a été détruit avec succès. Je pense qu'on peut écarter l'idée du fiasco. Mes félicitations, mon cher conseiller. Sans votre stratégie, cet objectif n'aurait sans doute pas été aussi bien accompli."

Des éloges de Ribbons était un privilège réservé à très peu de personnes. D'ailleurs rares sont celles qui ont pu en bénéficier. S'il fallait les compter, il suffirait des deux mains et uniquement des deux mains. Par ailleurs, même si Ribbons pouvait paraître avare en compliments, ou plutôt réservé ou économe, il savait toutefois faire preuve de tempérance et de mesure. Concrètement cela s'illustrait par peu de mots élogieux et par de frugales félicitations même si, néanmoins, cela représentait énormément à ses yeux. Ceci saurait peut-être rassasié l'ego de Lelouch, ego surdimensionné quant à son être. La discussion allait et venait jusqu'à ce que Lelouch tique sur le conseil de Ribbons. Evidence même de ce que le Newtype avançait à propos du jeune homme.

« Je me souviens, lorsque j’étais encore enfant, qu’un de mes professeurs m’avait énoncés ces quelques mots : « l’extension de l’ego ne peut-être que Dieu. ». Comprenez-vous ? Développer mon moi me fera Dieu… N’aimeriez-vous pas avoir Dieu pour conseiller ? »

L'évidence grandissait progressivement avec l'évocation des idées de Lelouch. Assurément, Ribbons ne s'était pas trompé sur Lelouch. De fait, il pouvait devenir instable juste pour combler son ego toujours plus cupide. Il fallait inverser le processus avant qu'il ne sombre pas dans un monde totalement illusoire où son image serait l'image de la perfection. A force de renfermer sa vision, on ne finit plus que par se voir.

"Haha haha ! vous m'amusez Lelouch, vraiment. Votre professeur était bien réductionniste ma foi. Croire que l'on peut devenir Dieu en comblant son être était un blasphème total digne d'un hérétique. Si vous étiez Dieu, vous ne seriez pas ici à nous aider à construire un nouveau monde. Vous l'auriez modelé à votre manière. Alors, je ne pense pas que j'aimerais avoir Dieu pour conseiller, je devrais me prosterner."

Démonstration faite de sa répartie, Ribbons montrait à nouveau qui il était. Il ne se laisserait pas étonner par Lelouch ni par son atmosphère oppressante qui se voulait asseoir son autorité. Finalement ce conseiller pouvait se montrer plus entreprenant qu'il n'y paraissait. Il fallait faire attention dans quelle domaine on mettait le pied. Il savait faire danser ses victimes. Heureusement Ribbons était assez souple et perspicace pour le voir venir. Le rire s'étant évanoui dans le silence évanescent, Lelouch reprit avec une dernière question.

« Une dernière question, avant de vous laisser vaquer à vos occupation : Avez-vous des pistes de recherches de la traîtresse pour nous orienter ? »

"D'après mes informations, ils se trouvent dans un hangar secret isolé près d'une chaîne de montagnes. Cet atelier de réparation se trouve au point S34-BV, je n'ai pas plus d'informations. Cependant, je sais que cette base se situe dans un périmètre de un kilomètre autour de cette position. Vous aurez des informations complémentaires au cours de votre mission. Bonne chance. Ne me décevez pas !"

Invité

Lelouch écouta son interlocuteur lui répondre. La rencontre entre nos deux protagonistes n’allait pas tarder à se terminer car notre héros se devait de partir en mission à présent. Mais avant de partir, notre jeune garçon reçu des félicitations de son supérieur suite à l’accomplissement de la mission visant à détruire les Mass Driver. Au vu de l’heure, les soldats étaient d’une exactitude presque insolente pour notre ami, qui n’avait pas, la plupart du temps, grand respect pour les subordonnés. C’était là ce qu’il reprochait à la tactique militaire : aussi parfait que soit le plan, il n’est jamais assuré de réussir car les pions qui l’accomplissent ne peuvent être fiables à 100%. C’était la grande différence entre le réel et son jeu d’échec… Mais cette fois, il fallait qu’il reconnaisse qu’il s’était trompé, car l’exécution du plan devait s’être faite parfaitement pour avoir un tel timing. D’une modestie presque inhabituelle, notre ami prit donc la parole, sans doute perturbé par les félicitations du charismatique Almark :

« Je vous remercie Maître, mais permettez-moi de vous féliciter en retour : comme vous le savez, j’ai toujours un doute sur les soldats qui exécutent les ordres… Avoir trouvés des unités capables d’agir avec un tel timing… C’est de l’ordre du miracle. »

Lelouch esquissa un sourire. La boutade se voulait volontairement provocante, mais il en pensait moins. Ceci dit, elle traduisait volontiers son dédain envers les soldats… Qu’il allait devoir apprendre à connaître et surtout supporter pour sa prochaine mission. Sans doute Ribbons se disait-il que cela ne pouvait faire de mal à notre ami, et l’on pouvait admettre qu’il eût raison de penser cela…
L’opposition de point de vue entre nos deux personnages continua avec, ma foi, relativement peu d’entrain. Lelouch n’avait pas spécialement envie de s’opposer à son maître sur un sujet philosophique aussi peu passionnant que la valeur de l’ego, cela n’avait rien de divertissant. Néanmoins, il fallait mettre un point final à cette question, histoire que Ribbons ne reste pas sur une idée fausse. C’est ainsi que, le sourire aux lèvres, notre ami reprit la conversation :

« Oh oui, sans doute était-il réducteur. Seulement, étant encore jeune à l’époque, mon père tenait à ce que l’on m’enseigne des choses me permettant de m’affirmer dans le monde, voyez-vous… Ceci dit, sans vouloir avoir l’esprit contradictoire, j’émettrais une réserve sur votre jugement : quel divertissement saurait procurer un monde parfait ? Si j’étais Dieu, il me plairait d’avantage de créer un monde imparfait et d’y jouer un rôle de temps à autre, plutôt que de créer une perfection ennuyeuse… »

Lelouch n’avait à présent plus rien à faire dans la pièce. Ribbons venait en effet de lui expliquer de manière plutôt « évasive » le lieu où se trouvait les cibles de la mission. Lelouch ne parvînt pas à situer l’endroit et aurait préféré des références plus « conventionnelles » comme un nom de pays, par exemple. Cela dit, il devait s’en satisfaire et s’y habituer, car les repères qu’il avait n’avait plus lieu d’être au sein de Requiem. Après s’être dirigé vers la sortie, notre ami se stoppa devant la porte et prit une dernière fois la parole :

« Très bien. Ne vous inquiétez pas, je réaliserais cette mission dans les plus brefs délais. Mon Gawain sera prêt à recevoir des informations supplémentaires si vous en obtenez… En attendant, je vais faire connaissance avec mes nouveaux « camarades »… A bientôt maître Ribbons. »

Après un bref salut militaire, Lelouch ouvrit la porte : il n’avait plus qu’à prendre la direction des hangars et espérer que ses futurs partenaires ne seraient « pas trop » contraignants…

[HRP : Merci pour le RP =)
Faudrait qu'on discute sur msn à l'occasion ^^]

Invité

Cela faisait au moins une bonne heure que Lelouch avait quitté les quartiers de Ribbons. Ils y avaient partagé quelques courts moments à discuter de leurs visions et de leurs plans dont le niveau était amplement haut pour plaire à l'intellect du Newtype. C'était un bonheur que de pouvoir discuter d'autres choses que des plans de l'organisation. Ribbons pouvait paraître mécanique, impersonnel et inhumain, il n'en demeurait toujours un. Il connaissait encore l'ennui et il aimait satisfaire ses envies qu'il pouvait compter sur une seule main. Lelouch avait été donc un bon exutoire à son ennui. Une fenêtre de "plaisir" de deux petites heures avait su le vivifier. Il avait de plus eu le plaisir de voir que les plans s'étaient réalisés comme prévu. Il aurait au moins su contenter son supérieur...Plus le temps passait, plus il sentait que quelque chose lui manquait dans la vie. Cette sensation ne venait pas souvent le tirailler étant donné qu'il travaillait la plus grande part de son temps mais en ces temps d'attente de réalisation il était enclin à ce mal qui le rongeait inlassablement. Pourquoi ? Il avait pensé que son être réclamait le retour à l'humanité, ce qu'il s'efforçait de faire à moindre échéance mais il comprit que ce n'était pas uniquement ça. Il commençait à ressentir des sensations qu'il n'avait jamais réellement connu ou étudié. Peut-être était-ce les conséquence de son humanité renaissante ? Cela devait sans doute être une raison, si pas la raison.

Ne voulant pas encore se poser cette question, il l'évitait le plus possible. Il cherchait quelque chose à faire. Et c'était vrai, depuis qu'il était petit il ne faisait que travailler. Et maintenant il était confronté à son être-même. Son être exigeait plus désormais mais Ribbons ne pouvait pas et ne devait pas laisser libre cours à ses émotions et ses sentiments. Il en était quasiment dépourvu, il n'allait pas laisser ce peu de gènes le déranger. Un leader se devait d'imposer son autorité sans rien laisser transparaître. Tel était la loi du plus fort ! Laissé trop longtemps avec lui-même, le Newtype décida de voir comment se débrouillait son conseiller avec les deux soldats qu'il lui avait attribué. Par le biais de son terminal, Ribbons avait accès à toutes les salles du vaisseau. Il concentra les images sur les hangars. De prime abord, il n'avait pas l'air de savoir imposer son autorité, en tout cas pas totalement ; Kadaj faisait son difficile. Il avait malheureusement trop présumé des capacités de Lelouch à moins que celui-ci doive trouver ses marques. A cette idée, Ribbons se montra plus clément. Il allait venir aider son conseiller pour cette fois, il devait s'en sortir autrement la prochaine fois. Sortant de sa chambre, il se dirigea vers les hangars. Chaque membre du vaisseau qu'il rencontra le salua par le salut protocolaire militaire.

Kadaj, voilà un jeune homme bien difficile. Trop instable, il faisait partie de la première génération de Cyber-Newtype réussi. Peut-être cela expliquait-il ce caractère si violent, si contradictoire. Il savait cet homme extrêmement sensible quand on parlait de sa mère. La face qu'il présentait en ce moment contrastait du tout au tout avec ce qu'il pouvait être : un enfant pleurnichard...Tournant à l'angle droit du couloir, il finit par passer le seuil du portail des hangars. Une punition devait être sévèrement administrée.

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Cabine de Ribbons

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