Il ne se souvient de rien.
C'est la seule réponse que vous allez obtenir si jamais vous lui posez la question. En fait, il ne se la pose même plus, cette question. Le peu de choses qu'il sait aujourd'hui sont basés sur les dires de la jeune ex-pilote de ZAFT Nathalie Suarez. Jeune femme de vingt-six ans, elle raconte avoir ramassé Keith lors d'une patrouille dans une colonie attaquée par les forces terriennes, il y a quelques années de ça.

Depuis, il a passé le trois quart de sa maigre existence auprès d'elle. Amnésique, il ne se sentait pas réellement à sa place et ça, peu importe où il allait. Très tôt, il a commencé a développé une attirance particulière pour tout ce qui était informatique, aimant trifouiller et bidouiller ce qui se trouvait sur son chemin. Bien entendu, cela ne l'aidait pas à avoir une vie sociale, mais ça l'aidait néanmoins à passer le temps comme il le souhaitait.

La guerre ? Il ne s'est jamais intéressé à ça. Là où il résidait n'était pas en proie d'une quelconque menace, donc ça lui passait au-dessus de la tête. Il écoutait la radio, les informations, mais ne s'en est jamais préoccupé pour autant. Seul dans son petit monde, son petit univers à lui, où tout n'est que touché informatique. Plus le temps passait et moins de choses avaient de secrets pour lui.
Cependant ...

Les choses ont commencé à prendre une toute autre envergure lorsque Nathalie se fit soudainement touchée lors d'une bataille contre Requiem, lors de leur première apparition. Celle qui l'a adopté est tombée dans la paralysie, un bout de métal ayant touché la moelle épinière, lui ôtant ainsi la capacité de marcher. Devinez quel fut le remerciement de la part de son camp ? Rien, nada, que dalle. Un simple ; rentrez chez vous, vous servez plus à rien.
Ou comment se donner une sale image.

Tous, tous autant qu'ils sont. Les gentils, les méchants. Requiem ou les rebelles, il s'en fiche. Ils sont tous dans le même sac à ses yeux, ils font que jouer à "découpe-moi, si tu peux". Si seulement l'un des deux pouvait arrêter de chercher des noises à l'autre, il n'y aurait pas tout ça. Idéaux ? Ah ah, belle plaisanterie. Et le prix, c'est la vie des autres foutus en l'air, gâché pour un truc qui ne se mange même pas ?

Au cas où si vous ne l'aviez pas compris ; il est fortement déconseillé de parler de cette guerre avec lui, sous peine de vous en prendre plein la figure. Depuis lors, il ne fait que vagabonder, se débrouillant par lui-même, allant là où sa tête lui dit d'aller. Une vie bien à lui, en somme. Le tout en restant éloigné de cette guerre qui le débecte toujours autant.

Du moins, plus pour longtemps.